vendredi 7 juin 2013

Droit de réponse : A Dia Mamadou Aly, infirmier à la retraite...

A propos de son article sur « Kaédi, une ville en état de siège ».
J'ai lu, avec une grande surprise, le contenu d'un article publié par le site Cridem sous le titre " lettre ouverte au président de la république : Kaédi, une ville en état de siège", signé par l'infirmier à la retraite, Dia Mamadou Ali. Cet article, au ton raciste, qui véhicule un discours sectaire que je croyais à jamais révolu et abandonné même par ses plus fervents défenseurs, a déjà eu des retombées désastreuses pour le peuple mauritanien. L'auteur de cet article s'évertue à se présenter comme le porte-voix des populations autochtones de Kaédi et ne trouve d'autre argument que l'incitation à la haine et à la division faisant fi de l'histoire de cette ville et de son statut réel d'espace de coexistence... ... et de parfaite symbiose entre les différentes composantes de notre peuple, où les approches obscurantistes et racistes ne peuvent prospérer ou servir une cause électoraliste. Notre infirmier va jusqu'à qualifier "les beïdanes" ou arabo-berbères, comme ils les qualifient, d'étrangers à Kaédi, cette ville qui a toujours été un modèle de coexistence entre les tribus beïdanes et négro-africaines depuis le temps où on l'appelait "Rag Heïba", ignorant que les terres de la chemama, dans la zone, ont toujours été propriété commune entre des familles négro-africaines et 15 tribus beïdanes (Lenmtouna, Touabir, Ideguejmella, Njamra, Ewlad ayid, Tmedek, Ehel cheikh ould Menni, Tiyab, Tagath, Hijaj, Lemhaïssin, Tajakanit, Ewlad Ely, Ewlad Talha et Ehel Soueïd). Bien qu'appartenant à l'une desdites tribus et ayant pour grand-père maternel l'érudit Thierno Souleïmane Ball, fondateur de l'Etat Almamiat et que j'ai séjourné à plusieurs reprises, dans les prisons de cette ville pour avoir défendu les intérêts de ces populations depuis 1973, je me trouve malgré tout présenté par l'auteur de l'article comme un de ces "étrangers" qui se sont accaparés de vastes terres appartenant à des Kaédiens, faisant allusion à mon appartenance politique, révélant du coup, le véritable mobile de sa sortie malheureuse. L'infirmier Dia connaît pourtant parfaitement les noms des familles et des commerçants arabes et négro-africains à qui l'administration a octroyé des terres agricoles dans la zone en question ; mais il a préféré, semble-t-il, les oublier pour concentrer ses attaques sur moi, à travers une casquette politique, comme si son véritable objectif n'est pas de sortir Kaédi de l'état de siège mais plutôt de se frayer un chemin sur l'échiquier politique local, pensant que cela passe par une incitation à la division et à la haine en s'attaquant à l'UFP et à son discours. Notre infirmier a raté sa cible puisque les positions de l'UFP, sur toutes les questions ayant trait à l'unité nationale et à toutes les formes d'arbitraire dont sont victimes les populations de la vallée, sont connues. Ces positions constantes et sans équivoque sont bien sûr agaçantes pour tous ceux qui appréhendent de tels problèmes seulement sous l'angle de l'exploitation politiques et électoraliste, des intérêts égoïstes et de l'opportunisme pour accéder à des financements destinés à des ouvrages ou projets communautaires. Notre infirmier a raté aussi son objectif en s'attaquant à ma personne, car depuis le début des années 70, je lutte sans relâche, aux côtés des opprimés et de toutes les victimes de l'arbitraire, de l'injustice sociale, des discours haineux et racistes comme peuvent en témoigner des populations des villages entiers de Négro-africains. J'ai effectivement acquis, récemment, des terrains près de Kaédi, mais qui ne m'ont pas été octroyés par l'administration et n'ont jamais fait l'objet d'aucune requête ou réclamation en justice. En outre, j'ai tenu, avant de les acheter, à interroger tous les villages environnants pour m'assurer qu'ils n'ont jamais été objet de litiges. Mieux, dès que je les ai achetés, j'ai engagé un partenariat fructueux avec mes voisins, ce qui a permis à ces derniers d'obtenir des équipements agricoles importants. Je sais que tout cela intéresse peu notre infirmier puisqu'il refuse même la possibilité qu'un "Beïdane" puisse occuper un poste administratif à Kaédi, comme s'il voulait insinuer que l'essentiel est la couleur de la peau ou l'appartenance à une ethnie plutôt que la compétence, le patriotisme ou le sens de la responsabilité. Là aussi, Monsieur Dia démontre que ce qui le préoccupe n'est pas d'atténuer les souffrances et la marginalisation des populations de Kaédi, mais plutôt de lancer une campagne électorale anticipée, sans les Beidanes, centrée sur un discours sectaire et étroit, dépassé et honni depuis longtemps et qui ne peut plus mobiliser les Kaédiens ou les instrumentaliser au profit de personnes égoïstes et sans scrupules.
Cheikhatou, résident Kaédi Tél: 46.49.71.95