vendredi 21 novembre 2014

LU POUR VOUS!!!!!!!!!!



 ET SI JE VOUS PARLE DE L’ESCLAVAGE ?      

Comme beaucoup d’entre vous, je n’ai hérité d’aucun racisme…..ne me suis vu léguer aucun esclave….n’ai cautionné, à aucun moment, une quelconque traite de peaux noires…..un quelconque forfait de négriers.
La question de l’esclavage, cause juste, soulevée depuis quelque temps, me blesse chaque instant…..m’inquiète fort….et m’interpelle toujours. Je sais que la Mauritanie en souffrirait pour longtemps encore…..et je sais surtout que le problème devient, comme toutes les bonnes réclamations des peuples, une foire d’empoigne…..un minerai de lucre…..une tribune de jean-foutre…..un podium de bons-à- rien.
L’ancien système social maure, avec des réminiscences rebelles, consacrait une organisation stratifiée et méchante, tirée de mythes flous….alimentée d’hypocrisies crapuleuses…..et entretenue, méticuleusement, par des maîtres asservisseurs.
Avec le temps, le principe de la condition servile, avec ses douleurs et ses pitiés, s’acoquine avec le système des valeurs et prend, petit à petit, comme pensait Périclès, l’allure d’une situation juste, admissible et normale. Ceci est valable pour la société maure et les esclavagistes des autres ethnies.
L’indifférence des seigneurs se transmet alors à toutes les générations et d’aucuns, se relayant le virus, finissent par assumer, au niveau de l’inconscient et à celui de la pratique, des statuts d’esclavagistes professionnels, de sympathisants à la traite humaine, de simples indifférents, approuvant, comme ça, ce qu’ils trouvent, par son habitude et par sa fréquence, un phénomène banal.
Les anciens esclaves ne comprenaient pas la liberté. Les anciens esclavagistes n’imaginaient pas la libération.
Les lois de la Mauritanie, depuis 1960, abolissent cette pratique. Mais une mentalité séculaire, enracinés dans une certaine logique raciale et encouragée par l’impuissance des moyens publics, goupille le bourreau et sa victime dans une union durable qu’ils semblent, tous les deux, accepter et bénir.
Les temps ont continué de changer.
Les maures se sont frottés au monde. Des idées nouvelles sont arrivées. Des asservis ont ouvert les yeux. Des esclavagistes ont été mis sur la sellette. Un remue-ménage se produisit…et le statu quo ante ne peut, en aucune façon, être restauré. Seulement, la question n’est pas aussi rose que je semble l’avoir décrite.
Aujourd’hui, le discours antiesclavagiste défraye la chronique, comme le reflet d’une urgence sociale. A mon avis, il aurait dû le faire depuis toujours. Et je trouve même que ceux qui s’y adonnent sont des hommes à la détente molle, réveillés trop tard par des contextes douteux et jetés, par des circonstances floues, sous les feux de la rampe. Au niveau pratique, leur lutte, dans ses stratégies titubantes et dans ses méthodes à la m’as-tu-vu, ne sert en rien la cause des anciens esclaves et n’apporte point de solution au véritable problème.
J’aimerais bien que la Mauritanie s’excuse…..même si le passif des ancêtres ne grève pas mes crédits personnels…..bien que les premiers esclavagistes n’appartenaient même pas à mon pays, ne relevaient pas d’une nation……n’étaient ressortissants de nulle part. C’étaient juste des maures, à la peau verte….aux visages émaciés, sillonnés par les rides…..et mangés par le soleil.
Je ne suis jamais allé dans la Mauritanie profonde !
A mon âge, figurez-vous, je n’ai vu qu’une seule région de la Mauritanie…..et n’en ai visité, depuis ma naissance, que trois petites localités. Je suis donc fier de ne pas être le témoin oculaire de ce qui se passe dans mon pays. Mais je suis un homme informé.
Il est possible que des familles continuent de posséder des esclaves. Et il est fort probable, sinon certain, que les rapports entre ces maîtres et leurs « anciens captifs » se poursuivent toujours, sous forme de « domination policée »….très ferme dans son essence……toute insupportable dans son origine. Seulement, à ce niveau, le temps, lui seul, peut changer les choses…..car le rapport de domination se transforme en vérité récessive, inavouable, insaisissable, concrète et douloureuse. J’appellerai cela, si vous le permettez, « le prolongement mental du rapport d’esclavage ». Il est sous-tendu par la dépendance matérielle des faux affranchis….leur inculture paralysante….et un syndrome abandonnique, justifié par des siècles de dépendance et attisé par l’ancrage d’un conditionnement psychique.
D’anciens esclaves, ne voyant pas d’issues, tiennent éperdument à leurs anciens maîtres et optent, tous les deux, pour une forme mitigé du rapport seigneur-serf. Et ils continuent, en faux affranchis, à endurer la misère et à cultiver l’inculture. Cela s’appelle, si l’on use de la formule politiquement correcte, « les séquelles de l’esclavage ».
L’IRA et les tenants du discours enflammé sont une expression normale de la colère des siècles. Leur langage salé heurte les psychologies fragiles, dans la mesure où il brise le voile d’un sacro-saint tabou, entretenu même dans l’inconscient des non-esclavagistes, y compris moi, si vous ne trouvez d’inconvénient.
Le discours de l’IRA épate un peu par son aspect nouveau….soulage les âmes meurtries qui y voient, comble de la candeur, le lever d’une émancipation. Il parvient, au-delà du bluff populiste et du cajolement de l’égo victimal, à captiver des curiosités…..à impressionner des incrédules…..et à faire saliver, dans l’Occident lointain, les faux humanistes et les professionnels de déstabilisation.
Dans tous les cas, la Mauritanie, comme ce fut le cas pour les vieilles sociétés esclavagistes, se dirige vers le nivèlement racial absolu, le brassage métissant des couches à langue commune, la destruction inexorable des gradations tribo-familiales, le délaissement progressif de la sanctification des généalogies.
Mais il faudra, auparavant, qu’un temps fou arrive à passer, que les niveaux culturels se rapprochent, que les manières sociales s’égalisent, que des événements majeurs, imprévisibles et inidentifiables a priori, fassent oublier à tout le monde, sans remords ni regrets, la bêtise des aïeux….et les douleurs du temps perdu.
L’IRA et la génération actuelle ne seront pas de cette fête. Et l’histoire, à propos de la question de l’esclavage, ne retiendra rien du tumulte de 2014…..et ne gardera dans ses pages le moindre nom de tribuns malpoli…….le moindre patronyme de marchand de l’espoir.
La propagande politique demeure le métier des exagérateurs. Et l’esclavage mauritanien en devient, par les temps qui courent, et à raison bien sûr, le thème magistral. Je bénis bien entendu les remous qui secouent notre société…..m’attends, avec plaisir, à des tourbillons salvateurs….mais dénonce, malgré tout, l’ascension des imbéciles.
Je ne suis point dupe pour résumer les humains à des pigments nuancés…..à juger les miens aux crédos de la mélanine. Mais je sais que mon pays est complexe….qu’il se construit, depuis toujours, sur des principes vexants….qu’il traîne des hontes manifestes…..qu’il se prend, sans réagir, aux pièges des vieilles injustices.
La patience fait éviter les catastrophes.
Et la Mauritanie, plus beau pays du monde, nous appartient tous. Et moi, sans les noirs libres, sans les harratine épanouis, je la déteste du fond de mes tréfonds.
Commencez votre week-end avec la légende Black. Vive les harratine….mon autre moitié, mes préférés de toujours.

Abdallah Ould Aboubecrine

La commune de Débaye Hijaj réclame un collège

La commune de Débaye Hijaj réclame un collège

  Commune très pauvre et très enclavée, oubliée par les pouvoirs publics, Débaye Hijaj est située à l’extrême nord du département de M’Bagne. Peuplée essentiellement de Haratines et de Peulhs, les parents d’élèves de cette commune soudés derrière leur nouveau maire, Issagha Kelly réclament avec insistance l’ouverture d’un collège depuis de nombreuses années mais en vain.

C’est la seule commune du département de M’Bagne qui ne compte pas de collège a martelé le maire, Issagha Kelly avant d’ajouter nous avons l’effectif nécessaire pour qu’on nous ouvre un collège. De 2007 à 2013, sur les 134 élèves admis au collège, seuls 11 parmi eux ont terminé le cycle a précisé le maire.

Et la majorité de cet effectif est constituée de filles qui fréquentent les collèges de Bagodine, Niabina et Garalol. Elles (les filles) parcourent tous les jours une distance de 7 kilomètres en aller/retour sous une chaleur torride parfois pour aller apprendre faute de trouver dans ces endroits des tuteurs pour les héberger.

Des élèves issues généralement de milieux très pauvres a indiqué le maire. Pourquoi, toutes les communes du département comptent chacune un collège sauf Débaye Hijaj s’est interrogé le maire qui a profité de l’occasion pour lancer un appel au ministre de l’éducation nationale, M. Bâ Ousmane pour autoriser immédiatement l’ouverture d’un collège à Débaye Hijaj pour mettre fin au calvaire des élèves et de leurs parents.
Journal Le Terroir