dimanche 2 janvier 2011

Humour : Panique fiévreuse à Aoujeft.




Ajoujeft vit dans la psychose créée par l’organisation terroriste El Moustiqua. Depuis le mois de novembre dernier en effet, cette organisation obscure opère sous de nouvelles formes jusque-là inconnues de nos services secrets. Le directeur du lycée l’a malheureusement appris à ses dépens.

Mohamed Yehdih Ould Mohamed Hamed fut, au cours de son sommeil, pris d’assaut par un groupe d’anophèles qui n’ont eu aucune peine à se faufiler dans sa chambre, puis à retirer sa couverture avant de lui administrer quelques piqûres douloureuses.

Constatant l’absence prolongée et inhabituelle de son chef, le personnel enseignant alerte les services de sécurité qui diligentent aussitôt une enquête menée par les incorruptibles commissaires Moustikiller et Baygouflies.

En un peu de temps, ceux-ci mirent les assaillants derrière les barreaux. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que les moustiques avaient, à la faveur de la bonne pluviométrie de l’hivernage dernier, suivi un stage de formation dispensé par un expert venu expressément, non pas des hauteurs de Tora Bora comme beaucoup d’observateurs avaient pu le croire, mais bien de la plaine de Mpourié à Rosso.

La formation était consacrée aux méthodes plus agressives encore de transmission du paludisme. Notre expert, dans sa traversée du pays, s’était fait transporter, à l’insu évidemment de l’instituteur de l’école I qui venait de passer ses vacances au Trarza, en se cramponnant au turban de celui-ci.

Au cours de leurs manifestations qu’elles organisent quotidiennement à la tombée de la nuit, les familles des moustiques appréhendées dénoncent dans un bourdonnement indescriptible ce qu’elles appellent un acharnement des autorités policières à leur encontre. Elles soulignent que le combat contre la Fièvre de la Vallée du Rift n’est qu’un prétexte pour mâter leur communauté qui, contrairement à leurs congénères de Boghé, mènent en toute impunité leurs activités nocturnes.

C’est dans cette panique générale que les deux commissaires ont rendu public un communiqué conjoint dans lequel ils affirment avoir mis le réseau terroriste El Moustiqua hors d’atteinte de nuire aux paisibles populations d’Aoujeft. Le communiqué insiste cependant sur le fait que la rancune des terroristes bandits ne faiblit jamais et que la vigilance doit être de mise. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal.

Sidi Yatéra
Professeur au lycée d’Aoujeft

www.cridem.org


Source :
Nouakchott Inf

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