mardi 10 septembre 2013

Boghé : Le leader de l’IRA préside pour la 1ère fois un meeting populaire

Le Président de l’IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste), M. Biram Ould Dah Ould Abeïd est arrivé ce matin à Boghé dans le cadre d’une tournée qu’il effectue dans les régions de la vallée. Interrogé sur l’objet de sa visite, la 1ère du genre, le président du Mouvement déclare : « l’expansion de l’IRA et son déploiement ne peut pas laisser Boghé à la marge car cette ville a participé à la production de l’élite mauritanienne et à la construction de la Nation. IRA doit répondre à l’appel de ses nombreux militants qui souhaitaient rencontrer leur président et lui offrir l’occasion de s’exprimer pour couper court aux rumeurs, à la désinformation et à l’intoxication dont il a fait l’objet ». Poursuivant, M. Ould Dah O. Abeïd n’a pas manqué de rappeler le cas de l’enlèvement du jeune Moussa Ould Maata Moulana (10 ans) « qui a suscité l’émoi chez tous les hommes épris de justice » ainsi que « le lourd tribut payé par les populations noires au cours de la tentative de génocide qui a émaillé ce pays durant les années 80 et 90 ». L’après-midi, le Président de l’IRA a présidé un meeting populaire auquel ont pris part quelques notables de la ville et surtout des jeunes filles et garçons visiblement engagés à soutenir le leader du mouvement abolitionniste. Peu avant l’arrivée de leur icône, MM. Alioune Sow, coordinateur de l’organisation, Abidine O. Salem, vice-président du RAG et membre du bureau exécutif, Hanane O. Mboïrik et Taki O. Beydar (militants) ont donné un avant-gout du rassemblement en scandant des slogans hostiles « au système raciste, ségrégationniste et esclavagiste instauré par les différents régimes en place ». Sous les youyous et les applaudissements de militants et militantes surexcités, les orateurs ont montré, chiffres à l’appui, « la marginalisation des couches haratines qui représentent pourtant 56% de la population ». « Sur 600 ministres nommés de l’indépendance à nos jours, il n’y a que 25 hartanis, sur les250 greffiers en fonction, on compte seulement 5 hartanis et un seul général sur 18 ! » martèle Housseïn sous les cris d’approbation des supporters. D’un autre côté, DJ Three-R alias Moussa Mbengue haranguait la foule en entonnant des airs de musique engagée et en faisant répéter un slogan glorifiant le leader de l’IRA : « Vowg wa taht, Biram maa yardah ». C’est dans cette atmosphère animée que M. Biram O. Dah s’adressa à l’assistance après le mot de bienvenue de M. Kambou Coulibali, Président de la section IRA de Boghé, pour les remercier de leur présence en faisant aussi un clin d’œil « à ceux qui, par peur, ont préféré rester chez eux tout en étant de cœur avec nous ». Ensuite, dans sa verve habituelle, le leader du mouvement abolitionniste a d’abord rappelé l’acte d’incinération « des ouvrages beydanes qui servent de fondement juridique du système esclavagiste ». « J’ai brûlé ces livres et je brûlerai les bases de l’Etat raciste et ségrégationniste incarné par les Beydanes ! Je ne suis ni voleur, ni menteur, ni hypocrite ! Je suis le porte-parole des marginaux », a-t-il martelé. Ensuite, il a tiré à boulets rouges sur ceux qu’il appelle « opportunistes collaborateurs haratines, peulhs, soninkés et wolofs du système raciste beydane les invitant « à se ressaisir avant que la vague déferlante du changement ne les emporte ». « Ils me combattent parce que je dénonce leurs pratiques à l’intérieur comme à l’extérieur du pays auprès des instances internationales (ONU, UE, UA) mais qu’ils détrompent car je ne tairai pas les cas de trafics d’êtres humains mais aussi les tueries d’Inal, de Sori Malé et de Thiénel, les déportations et le rapatriement tronqué ! ». Avant de terminer, il a rappelé ses deux séjours en prison en 2010 et en 2011 et l’élan de solidarité qui s’est manifestée en sa faveur à sortie : « la prochaine fois si je sors de la prison, je marcherai au Palais de la République ! », a-t-il conclu sous les youyous et applaudissements de ses supporters, des jeunes pour la plupart. Cette première sortie de Birame O. Dah a permis de mieux faire connaître son mouvement et le discours radicalement opposé aux idées reçues mais aussi aux classiques de la politique (pouvoir et opposition confondus). La section locale de l’IRA créée en juillet passé a abattu un vaste travail d’information et sensibilisation sur après l’affaire de l’enlèvement d’un garçon de 10 ans à Roti.
Dia Abdoulaye

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