lundi 25 juillet 2011

Atar culture : L’identité culturelle vs identité politique.



La culture semble apporter aujourd’hui des réponses à des questions contre lesquelles la politique s’est toujours cassé les dents. Valoriser les franges de notre société jadis marginalisées par la reconnaissance des faits culturels dont elles sont porteuses, fédérer les publics autour d’événements culturels dans lesquels se reconnaissent tous les mauritaniens voici de vrai réponses, et douces par-dessus le marché, aux problèmes de cohésion sociale, de paix civile et d’unité nationale.

Pendant des décennies, ce qu’on appelle la question culturelle a alimenté le débat politique dans notre pays. Mais jamais de véritables réponses n’ont été apportées à cette question. La politique qui s’est emparée de la culture et l’a gardée en otage s’est perdue dans des errements réformistes du secteur de l’éducation réduisant la culture au champ de l’école.

Une vue bien courte. On connaît aujourd’hui les effets dévastateurs de cette politique sur notre système éducatif.

La culture dans sa dimension de vecteur d’histoire et d’identité avérée est plus mobilisatrice que les projets de sociétés souvent flous portés par les discours politiques. Récemment, le festival de Tidjikdja, au-delà des identités politiques, a rassemblé autour d’une réalité culturelle majeure de notre univers saharien, le palmier. Cet événement, avec le festival national du medh, le festival des villes anciennes a démontré que, autant l’identité politique est morcelée, éclatée, mutante autant l’identité culturelle est unie, ferme et dynamique et constitue un facteur de dépassement des clivages politiques.

Pour l’Association Atar Culture, notre vraie originalité culturelle n’est pas souvent là où on le croit. Nos écoles religieuses, le vaste savoir de nos oulémas, notre littérature sont des composantes culturelles que nous partageons avec l’ensemble du monde arabe et au-delà avec l’ensemble du monde musulman. Notre véritable originalité culturelle, ce qui nous donne une identité propre, individualisante ce sont notre musique, notre folklore, notre artisanat, notre mode de vie.

Voilà pourquoi, depuis sa création l’Association Atar Culture, s’attèle à valoriser les expressions culturelles qui n’étaient pas portées par les classes dominantes pour que celles-ci retrouvent la vraie place qui est la leur. Après le Medh, les expositions d’artisanat, Atar Culture lance Leyali Benja, les nuits Benja. Un genre tout en beauté, plein d’énergie et conducteur de convivialité.

Pour Atar Culture, tout produit culturel de qualité confère à son territoire gloire et prestige, non seulement auprès de l’Autre mais également raffermit la conscience d’appartenance à un espace culturel donné et surtout, par ces temps de crise, il a une valeur marchande. La culture pour ces franges marginalisées peut être un véritable facteur de lutte contre la pauvreté et un bon coefficient de citoyenneté.

Le salut de notre pays est dans une unité culturelle qui ne serait ni élitiste, comme elle l’a été jusque-là, ni d’un populisme bas de gamme mais qui serait un produit d’une savante alchimie entre élitisme et populisme et dans lequel se reconnaitrait le mauritanien de toute condition.

Mohamed Mahmoud OULD TALEB

www.cridem.org


Source :
adrarInfo (Mauritanie)

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