lundi 15 novembre 2010

Pour une redéfinition des responsabilités de nos gouverneurs régionaux



Du tout sécuritaire au tout socio-économique et culturel en partie.


Si j’ai bonne mémoire, il a été appris à tout mauritanien, ayant passé par les bancs, que notre pays compte douze régions en plus du district de Nouakchott. Et qu’à la tête de chaque région se trouve un gouverneur central.

Peu importe ce que seraient les différentes responsabilités de cet administrateur mais la réalité des terrains conduit à reconnaître que c’est le tout sécuritaire qui semble prévaloir au dessus de tout.

Autrement dit, la présence de ces gouverneurs centraux ne se constate que lorsqu’il s’agit de faire ou signer certains papiers, de trancher un différent de moyenne dimension ou encore lorsqu’il s’agit tout simplement d’organiser des élections.

Pourtant cette responsabilité tout sécuritaire n’a jamais été accomplie comme il fallait. En effet si aujourd’hui les morts d’autres pays dans leurs tombeaux disposent des papiers d’identité mauritaniens, lesquels papiers ont toujours été à la portée du premier venu et premier partant, si les populations de l’intérieur s’entredéchirent et s’entretuent pour des faits insignifiants pouvant pourtant être tranchés sans aucune effusion de sang, si les classes des écoles ne sont courtisées que par des élèves abandonnés par leurs enseignants vaquant à leurs propres affaires, ben que l’on ose le reconnaître et le dire, la faute revient directement à ces gouverneurs centraux et à travers eux l’Etat tout entier.

En effet un père de famille responsable ne devrait ignorer ce qui se passe dans sa maison. Un gouverneur central ne doit pas non plus ignorer ce qui se passe dans la région qu’il est chargé d’administrer.

Aujourd’hui alors avec cette Mauritanie qui bouge de fond en comble, il est nécessaire de secouer nos gouverneurs centraux à deux niveaux : D’abord qu’ils remplissent avec loyauté leurs responsabilités à finalité sécuritaire en étant justes entre les différentes populations, intransigeants avec les fraudeurs, en visitant les établissements publics et veillant à l’assiduité des agents et autres fonctionnaires de l’Etat.

Ensuite que leurs responsabilités soient aussi socio-économiques et culturelles.A ce niveau, un plan de développement spécifique à chaque région s’avère être indispensable. Et pour sa mise en place, il est indispensable que les populations, les associations et autres ONG locales soient intégrées.

Ainsi en fonction du potentiel de développement des activités phares de chaque région, des secteurs prioritaires seront sélectionnés. Ainsi des cadres seront recrutés et affectés dans ces régions afin d’appliquer ces plans.

Et en tant que superviseur, le gouverneur central qui doit être entouré des conseillers dans plusieurs domaines, doit aussi avoir le profil et ainsi faciliter la réussite de ces plans de développement régionaux. Il doit aussi inciter et dynamiser les initiatives associatives relatives au développement socio-économique, culturel et sportif de la région.

Ainsi le décalage qui existe entre les régions en matière de développement ne saura que diminuer. Les populations locales resteront sur place en gagnant leurs vies.

Toutefois nos autorités auront-elles la sagesse de nous écouter encore ?

En tout cas la fracture entre les régions est déjà assez béante. Mais avant tout attendons et voyons.

Soulé Abdou Diarra
E-mail : diarra999@yahoo.fr

Cridem

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