jeudi 20 mai 2010

Guidimagha : Centre de santé de Boully : Les populations attendent toujours un personnel de santé

Le poste de santé de Boully occupe le deuxième rang en terme de consultations après le centre de santé de Selibaby au Guidimagha. Il enregistre en effet 9000 à 10.000 cas par an. La PMR (Protection Maternelle Rurale), enregistre en moyenne 250 accouchements dans l’année et 545 consultions prénatales. Chaque année, 7 à 8 cas d’évacuations d’urgences pour cause gynéco- chirurgicales ont lieu.

Le poste connait une certaine affluence en matière de consultation. Cet afflux s’explique par le poids démographique de la commune qui s’étend sur une superficie de 610 kilomètres carrés et la position géographique du village, frontalier du Mali.
Boully est une localité de la moughata de Ould Yengé. Le département compte un seul centre de santé se trouvant dans le chef lieu Ould Yengé.
Dans le but de répondre aux besoins des populations de cette localité en matière de soins, les populations de Boully ont fourni des efforts énormes avec l’appui de leurs émigrés pour l’extension du poste de santé. Ces efforts ont abouti à la construction des nouveaux locaux. Ces nouvelles constructions ont été réalisées avec l’accord du directeur régional de la santé lors d’un forum intitulé ; « Le développement et le partenariat à Boully » du 19 au 22 février 2003, organisé par l’ABDI (Association Boullienne pour le Développement et l’Insertion) et l’Association des Femmes de Boully en France) AFBF, deux associations locales fortement engagées dans le processus de développement du village.
Le protocole d’accord était fait suite à un décret ministériel de la transformation du poste de santé de Boully en un centre de santé en 2003.
C’est ainsi qu’une demande d’un personnel de santé comportant un médecin et une sage femme a été adressée aux autorités compétentes du pays en deux mille six puis en deux mille sept.
Elle est restée lettre morte, mettant en cause des initiatives de développement entreprises par des populations qui se sacrifient en vue d’améliorer leurs conditions d’accès aux soins.
Depuis, le comité de santé en charge de la question et les responsables de la localité se font tourner en rond par les autorités compétentes notamment les différents ministres qui se sont succédés jusque là. La demande traîne et la procédure recommence à chaque fois que les ministres en question se voient remplacés ou que le gouvernement est changé, ce qui est monnaie courante ici.
Les populations sont toujours en attente d’un personnel pour renforcer les capacités d’interventions. Et l’attente semble être interminable et le besoin se fait sentir de jour en jour.
A défaut de financer des postes ou des centres de santé dans certaines localités oubliées de la Mauritanie, l’état doit au moins soutenir les populations dans leurs initiatives à travers la disponibilisation d’un personnel de santé. Le secteur connaîtra des jours meilleurs en matière de promotion de politique sanitaire.
La démission de l’état dans ce domaine et le refus de faire face aux réalités, sous prétexte d’une règlementation visant surtout à limiter les conditions des soins aux populations est une idée bien étrange. N’a-t-on pas dit que la « santé passe richesse », négliger à ce point la vie des citoyens est une grave erreur pour ne pas dire un crime.
La disponibilisation d’un personnel aidera à avoir accès aux soins sur place et à moindre coup. Elle permettra également de sauver des vies, car dans certaines périodes notamment la période hivernale, les évacuations d’urgences sont quasi impossibles à cause de l’enclavement de la localité.
Q’attend le pouvoir pour répondre aux besoins les plus urgents des populations ?
L’affectation d’un personnel de santé dans cette localité pourrait encourager les citoyens d’autres populations à prendre des initiatives dans ce sens, ce qui pourrait combler le vide sur ce plan. C’est une mesure qui pourrait également permettre de donner un autre élan à la politique sanitaire du pays.
L’actuel poste de santé est animé par un infirmier d’Etat (chef de poste) et de deux accoucheuses. Il faut noter que l’ancien poste de santé et les nouvelles constructions faites dans le cadre de l’érection du poste de santé en un centre de santé étaient financées par les émigrés de la localité.
Les nouveaux locaux comprennent : un bureau au médecin, un bureau au secrétaire, un bureau au radiologue, un local pour la radio, un laboratoire, et trois salles d’hospitalisation d’une capacité de dix lits chacune.

Démographie et position géographique de Boully
Boully est situé à l’est du Guidimagha sur le long du karakoro. C’est une localité qui partage les frontières avec des villages du Mali dont certains se situent à quelques sept kilomètres du village, il est le chef lieu de la commune. Village de la moughata de Ould Yengé, Boully est à 55 kilomètres de Selibaby, la capitale régionale du Guidimagha. La commune s’étant sur une superficie de 610 kilomètres carrés avec 0cm de goudron.
Boully est l’un des plus gros villages de la région du Guidimagha. Il compte plus de 6000habitans. La commune est composée de 19 localités et compte plus de 12000 habitants. La population est composée de trois ethnies principales : les soninkés, les maures et les poulars. Le village est caractérisé par une forte émigration vers l’Europe et l’Afrique centrale. Et cette émigration a permis de financer beaucoup des projets dans plusieurs domaines (santé, éducation, agriculture…) qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vies des populations.


FOFANA Samba

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