jeudi 20 mai 2010

Agriculture dans la vallée du fleuve : Quelle place occupe le PDIAM dans son développement ?

Question pertinente s’il en est à l’heure où les pouvoirs publics s’attellent à revoir dans son ensemble, la politique agricole du pays. Si la politique agricole du pays a toujours été soumise à un dictat des partenaires extérieurs jusqu’à une date récente, aujourd’hui les responsables du secteur agricole ont une toute autre vision de ce que cette politique devrait être sur le terrain.

Ainsi, les orientations en matière de développement de I'agriculture irriguée sont définies dans le cadre du Programme de Développement intégré de l'Agriculture irriguée en Mauritanie (PDIAIM) pour sa mise en valeur, à savoir : l’intensification de la riziculture par le développement de la filière rizicole ; la diversification agricole (céréales, légumineuses alimentaires, cultures maraîchères et fruitières, cultures fourragères et industrielles d’oléagineux et protéagineux ; sylviculture avec la production de bois et de charbon) sans oublier les brise-vent.
Toujours dans le cadre de ces orientations en matière d’intégration concernant l’agriculture et l’élevage, explique M. Baro Bassirou expert agronome, le PDIAM s’intéresse à la filière fourragère ; la valorisation des sous-produits agricoles (paille de riz, sous-produits céréaliers, balles de riz). Ces orientations, dit-il, touchent le domaine de l’appui conseil aux producteurs et la formation des organisations socioprofessionnelles et du secteur privé. Le PDIAM s’occupe aussi de la promotion et l’impulsion de l’économie des filières, a-t-il ajouté.
Dans cette optique, et sur la base des recommandations de l’évaluation de la première phase du PDIAM, précise M. Baro, il a été recommandé d’améliorer significativement l’intensité culturale des exploitations hydro agricoles de grands, moyens et petits périmètres irrigués, surtout l’introduction d’une sole légumineuse après un riz d’hivernage. Pour l’année 2010 en cours, note l’expert agronome, alors que le CPB n’avait pas réalisé une campagne rizicole d’hivernage 2009, et sur la base de cette recommandation et sur financement de l’Union Européenne et de la Croix Rouge Française, 540 ha de niébé alimentaire dont 54 ha de production de semences sont en culture dans le Casier Pilote de Boghé.
La Croix Rouge Française s’occupe des volets appui technique, semences de base à raison de 12 kg/ha ISP, les engrais à raison de 50 kg/ha d’ISP, faons culturales ( sur 54 ha pour le labour et l’ réalisés par l’AAAID), produits de traitement, formation des producteurs. Quant aux producteurs, ils prennent en charge les frais d’irrigation et de maintenance du réseau hydraulique, les travaux culturaux, la récolte et la commercialisation. En outre M. Baro précise que la Croix Rouge Française disponibilise une unité du maïs pour permettre d’égrener 3 tonnes de maïs à l’heure et de transformer les graines en quatre sous produits (brisures fines, moyennes, grosses et semoule). De plus, dit-il, les rafles sont transformées en aliment de bétail. Il note au passage que le projet de 540 hectares de contre saison de niébé est bénéfique aux producteurs. Et pour cause, explique t-il, non seulement il peut générer des revenus de par la vente des fourrages et des feuilles de niébé, la fixation de l’azote (équivalent à 100 kg d’urée), il permet aussi de lutter contre les mauvaises herbes.

Le PDIAM sollicité
Il a souligné que l’unité de transformation traite une tonne de maïs grains à l’heure. Selon lui, cela a l’avantage de développer significativement la production de maïs dans la moughataa de Boghé où les producteurs souhaitent, avec l’appui du PDIAM, pour l’hivernage 2010, couvrir 100 ha du CPB avec un rendement moyen de 4 tonnes à l’hectare, 60 ha autour du canal principal avec la Boghéenne de Diversification et de Lutte contre la Pauvreté. Cette coopérative compte plus de 900 petits producteurs, en majorité des femmes. L’union du CPB quant à elle, regroupe 12 coopératives agricoles de base totalisant 1080 familles qui exploitent une superficie de 540 ha en riziculture et 245 ha en polyculture. Notons que les coopératives de Thialgou et de Sayé se sont illustrées par leur esprit d’ouverture et leur savoir-faire qui ont fait d’elles les locomotives de la production d’oignons dans la commune de Boghé. Aavec l’appui du PDIAM, ces deux coopératives ambitionnent également de mettre en œuvre à Thialgou, 13 ha de cultures fruitières avec ses cultures maraîchères et fourragères en association. Pour le village de Sayé l’ambition est la même que le village de Thialgou mais sur une superficie de 12 ha. Les études technico économiques ont été réalisées et le financement sera proposé au PDIAM, selon M. Baro.
Le projet, rappelons-le, couvre aussi trois périmètres fruitiers et maraîchers de cinq (5) chacun dont le village de Touldé où l’identification du site et sa clôture sont achevées. Il couvre un périmètre de production de semences fourragères d’une superficie de six (6) ha au village de N’Gorel.
Moussa Diop

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire