mercredi 31 mars 2010

Commune Niabina: Le conseil veut recouvrer les taxes communales.

Lors de sa session ordinaire tenue, le 11 janvier 2010, à Garolol, sous la présidence de Sao Abdoulaye, maire de la commune, le conseil municipal a décidé de procéder au recouvrement des droits et taxes en souffrance depuis l’élection municipale de 2006. La mairie ne vivait que du fond régional attribué par l’Etat. Pour parvenir à régler le problème, un conseil extraordinaire, essentiellement consacré à l’émission et au recouvrement des taxes, s’est tenu le 8 février 2010. Au terme de cette session, une commission a été mise sur pied et a procédé à répartition des taxes: habitation, activités commerciales, etc. Des missions de sensibilisation et de travail sur le terrain ont permis à la commune de se doter d’une importante base des données; des collecteurs ont été désignés dans les différents villages. Si le recouvrement s’effectue normalement, la mairie pourrait renflouer ses caisses avec un montant de 1.628.500 UM, une modique somme, certes, mais qui pourrait, selon le maire, permettre de se faire une idée de la réaction des contribuables, habitués, jusqu’ici, à ne rien payer, hormis quelques maigres taxes pour l’enlèvement de carrières. «Quand les habitudes se seront installées pour ce premier test,» espère-t-il, «nous pourrons revoir la répartition de ces taxes.»
Le recouvrement des taxes ne manquera pas, très certainement, de susciter des grincements de dents, les contribuables tempêteront, avant de payer, parce que, diront-ils, «la mairie n’a rien fait pour nous». Elles n’auraient pas tort: depuis la création de la mairie, en 93, rien n’a quasiment changé, dans le quotidien des gens; les maires se sont toujours occupés d’eux-mêmes, avant leurs administrés. Les populations des communes continuent à souffrir de problèmes d’état-civil, de la soif et des tracasseries policières, lors de la traversée du fleuve Sénégal. Leurs champs sont ravagés, chaque année, par des animaux en divagation, les écoles manquent d’enseignants et d’infrastructures de base, une grande partie de la commune reste enclavée, pendant l’hivernage, etc. Les maires et leur conseil sont, toujours, passés à côté des réalités. Soit qu’ils ne comprennent pas leur mission, soit qu’ils ne se donnent pas les moyens de s’en acquitter. Mais, en 2007, la commune de Niabina a élu un conseil municipal composé de compétences notables: un inspecteur des finances, un contrôleur des impôts et un ingénieur des pêches, notamment. Un changement important par rapport aux conseils précédents.
Le conseil a, également, entendu le compte rendu du maire, sur son voyage en Espagne et sur le séjour de partenaires espagnols dans la commune, du 27 novembre au 10 décembre 2009. Même si le conseil apprécie toute recherche de partenaires susceptibles d’apporter leurs appuis à la commune, certains conseillers ont déploré la marginalisation du conseil municipal qui n’a pas été suffisamment informé de l’arrivée des espagnols.
Dans ses réponses, le maire a expliqué les conditions de son voyage, à ses propres frais, avant d’ajouter que son objectif était de plaider pour la commune. C’est dans cette perspective qu’il a rencontré une association dénommée Formacion y Vida (Formation et Vie) qui a décidé de faire parvenir un container de 40 pieds. Selon Sao Abdoulaye, «j’ai préparé, avant de partir, un document répertoriant tous les besoins de la commune, notamment en matière d’eau, de santé, d’éducation et de désenclavement. Les cinq communes espagnoles visitées ont été très attentives et se sont engagées à apporter leur aide à notre commune.»
Pour rappel, les partenaires espagnols venus en décembre ont octroyé, à la mairie, une ambulance, un bus pour le transport des élèves, un important lot de médicaments et de matériel médical répartis, selon le maire, entre les différents postes de santé de la commune. Le bus, qui ne desservait pas les localités éloignées du goudron, passe, aujourd’hui, dans toutes. Signalons que le chaque élève paie 50 UM par jour. Le conseil a, également, discuté du devis estimatif du plan de développement communal, des constructions de classes et du forage de puits, dans certaines localités. Ici encore, les conseillers ont interpelé le maire sur la pertinence de certaines réalisations.

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