mercredi 31 mars 2010

Aleg : Haro sur les gazras!

Comme partout à travers le pays, le foncier constitue «le» casse-tête pour tous les administrateurs, chargés de statuer sur les milliers de litiges accumulés, des indépendances à nos jours. Le département central d’Aleg ne fait, naturellement pas, exception à cet épineux problème qui met, souvent, en prise les citoyens et à l’origine de malencontreuses anicroches. C’est pourquoi, depuis son arrivée à Aleg, le hakem central, Mohamed Lemine Ould Ezziz, a fait du règlement, définitif, de cette question, son cheval de bataille, dans une transparence qui ne plaît pas à tout le monde, surtout pas aux spécialistes du faux et usage de faux et aux «gazreurs» professionnels qui font feu de tout bois. Pour mener à bien cette mission, ô combien difficile, mais en totale conformité aux exigences d’une bonne gouvernance, maintes fois réitérées par le président de la République, le hakem a initié une vaste campagne d’assainissement qui a permis de vérifier, méticuleusement, les documents et de les authentifier ou non, afin de permettre, à chaque citoyen, de recouvrer ses droits.
A ce jour, beaucoup de cet héritage foncier litigieux a été épongé et bien des différends datant d’au moins deux décennies, réglés. Evidemment, ce bon travail, que beaucoup d’Alégois apprécient à sa juste valeur, a suscité une levée de boucliers de personnes malveillantes qui s’accommodent très bien de la falsification, du non-droit et du trafic d’influences.



Un soutien de poids
La députée d’Aleg, Aminetou Mint Maouloud, vient de rejoindre les soutiens du président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. Selon les termes du communiqué de presse qu’elle a publié, ‘’cette décision fait suite à une analyse approfondie et à une mûre réflexion sur la situation du pays, marquée par des orientations claires, surtout en matière de lutte contre la pauvreté et la résolution des problèmes des citoyens.’’ Cette élue était, jusqu’à cette décision, une militante, convaincue, du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD). Depuis le coup d’Etat du 6 août, elle a toujours été au devant des manifestations que ce front organisait. Elle fait partie de ces députés qui ont passé 48 heures dans l’enceinte de l’Assemblée, avant d’entreprendre la marche vers le siège de l’UNAD où devait se tenir une conférence de presse du FNDD. Femme d’envergure politique nationale, Aminetou est une personnalité incontournable, sur le plan régional. Grande militante de l’ex-PRDS d’Ould Taya, sa venue, à l’UPR, constitue un apport, considérable, pour un parti qui va, dans une semaine, entreprendre une implantation dont l’issue n’était pas évidente à Aleg. Désormais, les deux députés et le sénateur sont tous de la majorité.





En attendant le printemps
Forte canicule. Cherté des prix des denrées de première nécessité. Litiges fonciers dans tous les départements. Anicroches entre éleveurs et agriculteurs. Campagne de sensibilisation des cadres de l’Union Pour la République, en vue de son implantation imminente. Troubles scolaires et grève du personnel enseignant et de santé affilié aux grandes centrales syndicales. Lutte de survie des populations très pauvres du Brakna. Abus de pouvoir des autorités de la wilaya qui traquent tous ceux qui essaient d’élever la voix pour dénoncer une injustice ou une transgression administrative. Véritable insubordination aux multiples injonctions du président de la République de promouvoir la bonne gouvernance. Bref, les populations du Brakna perdent l’espoir de l’émergence d’une Mauritanie nouvelle où les anciennes pratiques, tant décriées par l’actuel pouvoir, disparaîtraient. Huit mois après l’avènement de la direction nouvelle, rien de particulièrement nouveau. Par exemple, au lac d’Aleg, les chasseurs d’oiseaux migrateurs sont toujours là, à bord de leurs robustes voitures, munis d’autorisations en bonne et due forme, délivrées par les autorités «nouvelles». Autre exemple, les fonds régionaux de développement et les budgets de fonctionnement ne servent toujours à rien. Les ateliers et séminaires se suivent et se ressemblent. Les projets hautement financés – parfois des milliards – sont toujours entre les mains de coordinateurs royalement rétribués mais qui continuent à en user et à en abuser, malgré la promesse, maintes fois tenue, de l’émergence d’une Mauritanie nouvelle. En attendant le printemps, prions que ce long hiver finisse… Enfin.

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