lundi 18 juillet 2011

Incendies au marché de Boghé : Les moyens du bord, à défaut de pompiers.




La ville de Boghé a vécu ces derniers jours deux incendies d’une rare violence. Il n’y a pas eu de dégâts humains. Ces sinistres rappellent cependant, de manière criante, l’absence de toute sécurité civile dans cette ville Ces incendies ont touché un atelier de soudure et de mécanique auto ainsi qu’une boutique de produits alimentaires.

Le premier incendie est survenu dans l’après midi du vendredi, 08 juillet aux alentours de 18 heures 30 minutes à proximité du siège de Mauritel mobile, tout prés de la vielle mosquée du quartier de Boghé Escale. A cette heure ci, le marché était vidé presque de ses occupants qui sont rentrés chez eux. La fumée qui se dégageait des flammes atteignaient des centaines de mètres de hauteur ce qui avait alerté les populations qui ont couru de partout pour gagner le lieu du sinistre afin d’aider à circonscrire les flammes.

Il a fallu pour les jeunes, vieux, footballeurs, gendarmes, policiers, gardes, gardiens, mécaniciens beaucoup de détermination, quelques fois au péril de leur vie, pour éviter le pire au marché et aux populations.

Ils ont, à l’aide de seaux, de plats, de cartons, de bassines et tonneaux de toutes sortes, déversé d’énormes quantités de sables sur les flammes pour venir à bout sinistre. Personne, eu égard à la gravité du sinistre, n’espérait que les secours parviendraient à maîtriser le feu. Malgré le manque de moyens, la municipalité s’est déployée très tôt sur les lieux avant d’aller réquisitionner les extincteurs de la BMCI pour aider à circonscrire les flemmes.

Allah merci, les choses sont rentrées dans l’ordre. Sur les causes du sinistre, certains parlent d’un coup de circuit électrique au niveau du compteur fixé sur la baraque. D’autres, par contre, des agents de l’agence locale de la Somelec affirment que l’incendie serait provoqué par l’éclatement de batteries surchargées d’énergie.

Les deux thèses quoique contradictoires sur l’origine de l’incendie et avancée par chacune des deux parties concernées par cette affaire, la Somelec et les sinistrés sont plausibles. Mais la vérité ne pourra éclater que s’il y’a enquête. Ce qui ne se profile pas à l’horizon. Cela ne fait pas partie de nos mœurs administratives et sécuritaires pour l’instant. Pour sûr, ce sinistre a ravagé toute la baraque en tôles et bois recyclés.

Et n’eut été la vigilance des premiers volontaires à arriver sur les lieux, (N’Diaga Choueîn le gardien de la BMCI et consorts) qui ont rapidement isolés les bombonnes de gaz et les véhicules qui stationnaient à proximité, les dégâts matériels auraient été plus important.

N’empêche, les propriétaires de l’atelier, Doro Sy (électricien d’automobile), Abdoulaye Diallo (soudeur métallique) et Moctar Anne (électricien d’automobile) ont perdu tout leurs biens matériels. Groupes électrogènes, motopompe, chargeurs batteries, alternateurs, démarreurs, postes de soudure, jeu de bagues, jeux de charbons, batteries, caisses d’outillage, testeurs, ont été soient calcinés ou réduits en cendres.

Deux jours après ce sinistre, c’est la boutique de Sidi Lemine O Rouane qui prend feu. Située prés du siège de l’agence locale de la BMCI, la boutique a pris feu vers 6 heures 30 du matin selon les témoins qui nous ont alertés. Selon ces sources, c’est la fumée qui se dégageait de la boutique qui a attiré leur attention. Le propriétaire de la boutique vite alerté à son tour, ne tarda pas à venir ouvrir son commerce.

Dès que les portes de la boutique s’ouvrirent, il a suffit d’un petit coup d’air à l’intérieur pour que la boutique s’enflamme a rapporté le gardien de la BMCI, monsieur N’Diaga Choeîn. Policiers, commerçants, gardiens et acheteurs se mirent à user de tous les moyens à leur porté pour éteindre le feu.

Une bonne partie des marchandises a été emporté par les flammes. Le boutiquier estime la marchandise brûlée à deux millions d’ouguiyas. Mais, pourtant Sidi est chanceux contrairement à Doro Sy, Abdoulaye Diallo et Moctar Anne. Car, il a pu sauver une bonne quantité de ses marchandises avec l’aide des bonnes volontés. Un coup de circuit serait selon de sources concordantes à l’origine de l’incendie qui a ravagé cette boutique. Le ventilateur accroché sur la toiture de la boutique fonctionnait durant toute la nuit sans arrêt.

A un certain moment de la soirée, un coup de circuit électrique s’est produit au niveau du boitier de l’interrupteur camouflé par un tas de marchandises. Les agents de la somelec battent en brèche cette version des commerçants en soutenant mordicus que leur branchement n’est en rien responsable de cet incendie.

La boutique de O Rouane comme une douzaine d’autres se trouvant sur le même alignement dans le marché sont reliées au réseau de la SOMELEC par des branchements plus ou moins douteux. Une douzaine de branchements électriques reliés à un seul compteur, laissent penser tout de suite à une fraude, même s’il est difficile de le prouver. La Somelec doit revoir son réseau qui est vétuste et qui est resté de nombreuses années sans être renouvelé.

La fois dernière, c’est une partie du domicile du député qui a pris feu dans des circonstances similaires à celles qui se sont produites chez les soudeurs et les commerçants. En 2009 et en 2011, se sont deux postes de transformations électriques qui avaient prix feu. Ces incendies comme d’autres plus graves survenus dans notre pays relancent la question toujours posée de la protection civile. Il est temps que les autorités se penchent sur cette question avant qu’il ne soit trop tard.

Thièrno Souleymane CP
Quotidien de Nouakchott au Brakna

www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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