mercredi 20 octobre 2010

Rapatriement des réfugiés : 2 500 Mauritaniens sur le chemin du retour.




Avec la reprise des opérations de rapatriement des réfugiés, quelque 121 personnes, issues d’une vingtaine de familles, vont rentrer en Mauritanie. Ce processus de retour organisé des victimes des évènements de 1989 va concerner plus de 2 500 personnes.

Après une pause de plusieurs mois, le rapatriement volontaire des réfugiés a repris avant-hier. Ils étaient un peu plus de 121 personnes enfants, adultes issus de la communauté rurale de Bokhol département de Dagana à avoir traversé le bac de Rosso. C’est aux environs de 9 heures que les réfugiés ont quitté la commune de Richard Toll par le biais des camions du Haut commissariat des réfugiés (Hcr) sous escorte des hommes en bleu pour faire cap sur la frontière.

Leur traversée sur le fleuve Sénégal entre les deux Rosso n’aura duré que cinq minutes. Mais à l’arrivée, ces réfugiés ont mis presqu’une heure pour pouvoir descendre du bac.

Retard dû à de fortes précipitations qui sont tombées toute la journée. Cette pluie a même obligé les officiels de la Mauritanie, qui attendaient ces réfugiés au bord du fleuve, à rebrousser chemin.

Si certains réfugiés continuent à avoir en mémoire les pénibles évènements, survenus en 1989 puisque toujours gagnés par la peur, d’autres par contre se disent très satisfaits de retourner au bercail. Demeurant à N’diarème, M. Diop avoue : ‘Nous sommes contents de retourner chez nous après 21 ans de déportation et nous pensons que de pareilles situations ne se reproduiront plus jamais’.

Sa compatriote Mlle Bâ soutient pour sa part : ‘Je suis venue ici à Gaya à l’âge de deux ans seulement et aujourd’hui j’ai presque 21 ans. Je ne connais pas trop ce qui s’est passé, mais mes parents m’ont tout de même expliqué l’histoire entre les deux pays. Et je pense que compte tenu des dispositions qui sont prises par le Hcr depuis que nous sommes là, nous n’avons pas à nous inquiéter sur ce que nous allons retrouver en Mauritanie’.

L’Agence nationale d’insertion et de réinsertion qui a organisé la traversée transportera ensuite ces réfugiés jusque dans les différents centres d’enregistrement. Une fois arrivés sur les sites, ils seront logés sous des tentes. Et chaque réfugié recevra une ration alimentaire pendant une durée de trois mois, un lopin de terre habitable et un permis d’occuper le site.Toujours dans le cadre de l’assistance à la réinsertion, les réfugiés recevront de l’organisme onusien une assistance financière d’un montant de moins de 35 mille francs Cfa pour chaque adulte et de moins de vingt mille Fcfa pour chaque enfant de moins de 17 ans rapatrié.

Une moustiquaire et une couverture par personne rapatriée seront également mises à leur disposition. Ce n’est pas tout, puisque chaque femme (âgée de 12 à 59 ans) recevra également un kit hygiénique.

Après leur traversée au niveau de la frontière, munis de leur formulaire de rapatriement volontaire et des extraits d’acte de naissance de leurs enfants nés au Sénégal, ces réfugiés, une fois en Mauritanie, rempliront les formalités pour l’obtention de leur pièce d’identité mauritanienne avant d’être acheminés vers leur village d’origine. Pour rappel, ce nouveau processus de retour organisé des victimes des évènements de 1989 et qui concerne cette fois-ci un peu plus de 2 500 personnes intervient à la suite du retrait du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Abou Kane

www.cridem.org


Source :
Walfadjri (Sénégal)

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