mercredi 20 octobre 2010

Marché de l’enlèvement des épaves de Nouadhibou Adjugé, en attendant la non objection de l’Ue!





Un grincement de dents de certains soumissionnaires accompagne le processus d’évaluation des offres pour l’enlèvement des épaves de Nouadhibou. Le dossier est actuellement entre les mains de l’Ue pour non objection, condition sine qua non de son financement.

Ajourné au moins deux fois (entre 2005 et 2008), le projet d’enlèvement et de démolition de 57 épaves submergées dans le chenal d’accès du Port Autonome de Nouadhibou est aujourd’hui entre les mains de l’Union Européenne qui le finance.

Celle-ci examine en dernier ressort (non objection au financement) le rapport de la Commission qui a dépouillé récemment les offres déposées depuis le 17 août 2010. Mais déjà des interrogations sont soulevées sur le rôle de la Commission et de certains de ses membres.

Des spasmes douloureux.

Sur fonds Stabex, un financement de l’ordre de 26 millions d’euros a été alloué depuis quelques années maintenant, pour l’enlèvement et la démolition de 57 épaves obstruant le chenal d’accès du Port Autonome de Nouadhibou. Dans le cadre de son programme de coopération internationale, l’Ue avait, après une étude de faisabilité menée en 2003 (pour 55 épaves), avait décidé de mettre les fonds nécessaires.

D’ailleurs une convention de l’ordre de 26,5 millions d’euros avait été paraphée, à cet effet, le 10 octobre 2006, à Nouadhibou par Mohamed Ould El Abed et Jean Eric Paquet alors respectivement ministre mauritanien des affaires économiques et du développement, et ambassadeur délégué de l’UE.

Outre le danger que ces épaves submergées font courir à la navigation, elles posent également de sérieux problèmes environnementaux pour toute sa baie. Leur enlèvement s’imposait donc. Un accord entre les autorités et l’Ue avait été ainsi scellé. La partie mauritanienne s’occuperait des épaves à moitié ensevelies sur les plages de Nouadhibou alors que l’Ue financerait l’enlèvement des épaves submergées dans le chenal d’accès au port. Le statut juridique de ces épaves submergées était bien clair (plus d’exercice de droit de propriété).

Les épaves dont l’Ue devait financer l’enlèvement et la démolition sont répertoriées au nombre de 57 unités au total. Pourtant, ce projet a été par deux fois ajourné. Une première fois parce que l’appel était infructueux. Les offres «sortaient de l’enveloppe» prévue pour cette opération, soit les 26 millions d’euros. Une seconde fois, le marché est allé jusqu’à une phase avancée d’adjudication (2008) à la société Eurodémolition pour une enveloppe de 17 millions d’Euros.

Mais le gel des financements européens -à cause du coup d’Etat intervenu le 6 août 2008- n’avait permis de faire aboutir une telle passation. Rebelote donc début 2010 avec le retour à la coopération. Un nouvel appel d’offres à travaux est lancé.

Commission et souci de transparence !

Une société hollandaise est semble-t-il «mieux lotie» que ses autres concurrents pour la passation de ce nouveau marché. Elle a été retenue pour une offre de 20 millions d’euros. A l’Union Européenne où on épluche encore le rapport de la Commission d’attribution du marché, avant d’avaliser le choix de la Commission (ou le réfuter) on s’en tient à une certaine rigueur.

Le silence est de mise pour probablement ne pas «gêner » l’auscultation sereine tant financière que technique de l’offre de la société hollandaise retenue par la Commission. Par trois fois, nous avons tenté de joindre le responsable des transports et des infrastructures au siège de la délégation à Nouakchott, pour l’entretenir de ce sujet, sans succès.

Mais dès à présent, la Commission est indexée pour certains soumissionnaires pour «favoritisme » ou «trafic d’influence». Sur le plan technique, le principal grief contre la commission tiendrait au délai trop long pris pour délibérer des offres pour un projet qui était à son «troisième» dépouillement. Les retards accumulés par des membres tenus à siéger dans la commission ont déphasé la célérité du marché. Une preuve peut être également du manque de professionnalisme. Pire encore, certains soumissionnaires qui gardent l’anonymat évoquent une «compromission» de certains éléments de la Commission qui rouleraient pour des entreprises concurrentes.

Jedna Deida



Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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