dimanche 16 mai 2010

Entretien avec Diallo Daouda Samba Coordinateur régional de l’UPR du Tagant




« Ma stratégie a été de privilégier constamment la transparence et l'équité et d’être à égale distance de toutes les parties impliquées».

La campagne d’implantation de l’UPR au Tagant vient d’être bouclée avec l’élection du candidat du parti Mohamed Ould Abdi au poste de secrétaire fédéral. 26455 adhérents pour 422 unités de base, 10 sous section et 3 sections, tels sont les résultats, plus que raisonnables, réalisés par le parti d’Ould Abdel Aziz au Tagant. Il faut dire qu’en dépit de quelques foyers de tensions (N’Beika, Nimlane, Lakhcheb, Ghoudiya) la campagne s’est déroulée normalement. Les adversaires n’étant pas du même calibre, les duels se sont soldés par la large victoire des groupes majoritaires. C’est le cas à Tidjikja, Ghoudiya, Moudjéria, Tichit, Soudoud, El Wahat. Nous avons approché le coordinateur régional de l’UPR monsieur Diallo Daouda Samba pour nous livrer ses impressions sur le déroulement de la campagne, ses constats, le secret de la réussite dans les grands centres et les causes des frictions.

NI : La campagne d’implantation de l’UPR au Tagant vient d’être bouclée, quels constats en tirez- vous ?

Diallo Daouda Samba : Cette implantation a été marquée par une forte mobilisation et une forte participation des acteurs politiques de la région à travers leur engagement personnel et leurs contributions matérielle et financière (véhicules et carburant). Cette implantation a été également marquée par un engagement sans équivoque des populations de la région à soutenir la politique de changement du Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz à travers leur adhésion massive à L’UPR.

NI : Quelle stratégie avez-vous adoptée pour éviter que des problèmes se posent à Tidjikja connue pour être une ville où les rivalités sont très marquées ?

DDS: A Tidjikja, nous nous sommes attelés dés le départ à inspirer confiance à tous les acteurs politique en leur signifiant notre ferme volonté de travailler dans la transparence, la justice et l’équité, en évitant de s’ingérer dans leurs affaires et en leur appliquant le même traitement. Par conséquent dés qu’ils ont acquis la certitude que le coordinateur régional que je suis, n’était pas partial, ils ont été mis en confiance et rassurés de ma neutralité et de mon indépendance.
Maintenant, il faut dire que la classe politique Tidjikjoise était très mobilisée, Parce qu’au-delà de la réussite de la campagne d’implantation, c’est l’image biaisée de leur ville, accusée à tord d’être du côté de l’opposition, qu’ils voulaient corriger et ça, je peux certifier, qu’ils y sont parvenus de la belle manière. L’enthousiasme et le ferme engagement dont les acteurs politiques et les populations de cette ville ont fait montre sont des signes indéniables de leur soutien à la politique du changement du Président de la République à savoir la lutte contre la gabegie le détournement des deniers publics, la corruption le souci de régler les problèmes des populations les plus démunies; eau, électricité, santé, éducation, infrastructures routières, diminution des prix, indemnité de logement et de transport pour tous les fonctionnaires… etc.
Pour répondre maintenant à votre question, je dirai que ma stratégie était de privilégier constamment la transparence et l'équité en restant à égale distance de toutes les parties impliquées, éviter des apartés et tout comportement susceptible d’être interprétée comme un parti pris. J’ai dans cette wilaya beaucoup d’amis, de promotionnaires mais j’ai mis entre parenthèses ces relations pour me concentrer à la mission que le parti a bien voulu me faire l’honneur d’effectuer. Maintenant, j’avais promis aux populations de Tidjikja de leur réserver une très grande surprise à la fin de ma mission. Je voulu ne pas en parler au début parce que cela aurait révélé un attachement tout particulier entre moi et les populations de cette ville. En réalité, la révélation est la suivante : j’ai passé toute ma petite enfance a Tidjikja jusqu’à l’âge de 9 ans. C’est ici que j’ai appris à marcher, c’est ici que j’ai fait mes premiers versets de Coran. Toutes les personnes âgées entre 7 et 9 ans en 1965 sont des personnes avec lesquelles j’ai partagé cette petite enfance passée dans le quartier Wastha (j’habitais au camp de garde) A 9 ans, j’ai quitté Tidjikja, je ne parlais pas un seul mot en Poulaar et c’est 45 ans après que je réapprends à parler Hassanya à Tidjikja et dans les autres localités du Tagant, lors des réunions d’implantation.
En conclusion, le sentiment d’appartenir à cette ville a toujours été intense chez moi et les cadres et acteurs politiques de Tidjikja, sans savoir les relations qui nous lient, m’ont aidé à réussir ma mission en évitant tout ce qui pouvait l’entraver. Me permettant ainsi de m’occuper des difficultés survenues dans les autres départements et communes.

NI : Qu’est-ce qui a été à l’origine des frictions notées à N’Beika, Nimlane, Lakhcheb et Ghoudiya ?

DDS : Les problèmes que vous venez de soulever ne sont pas de même nature. Pour Ghoudiya, on a voulu enregistrer des pièces d’identité sans la présence physique de leurs titulaires, ce qui contraire aux instructions que nous avons reçues. Pour appuyer leurs argumentaires ils soutiennent que dans la même localité certains auraient été enregistrés qu’ils ne soient physiquement présents. J’ai leur ai demandé de me fournir les noms et les numéros des pièces d’identité des présumés inscrits sur cette base ce qui n’a pas été fait jusqu’à présent.
A Nimlane, c’est un problème de contrôle d’unités de base qui s’est posé conduisant les belligérants à adopter des positions figées et inconciliables. Sûrs de détenir la majorité, certains étaient plutôt favorables pour l‘établissement des listes mixtes et les autres étaient fermement opposés à cette proposition n’y trouvant pas leur compte.
A N’Beika, c’est aussi le problème de contrôle d’unités de base qui s’était posé à la différence que dans cette ville chacun des belligérants soupçonnait l’équipe d’implantation d’être en mèche avec la tendance adverse. C’est donc un problème de manque de confiance et de suspicion qui s’était posé.
Pour Lakhcheb, c’est un problème encore plus compliqué. Là, il s’agit d’un problème d’application de la proportionnelle instituée par le parti au cours de la campagne d’implantation. Quand la proportionnelle a été décidée, le bureau de la sous section et les délégués de la commune de Tichit étaient déjà désignés. L’obligation de procéder à la proportionnelle à Lakhcheb a changé carrément la donne en transformant la majorité en minorité et vice versa. Le groupe majoritaire a jugé injuste que la proportionnelle ne soit appliquée que chez lui et qu’elle ne soit appliquée à Tichit.

NI: La coordination régionale et ses organes déconcentrés n’ont-elles pas été accusées d’être à l’origine de ces frictions ou bien de les avoir attisé ?


DDS : Non pour la coordination régionale, parce qu’elle n’est pas mêlée directement aux opérations d’implantation mais pour les autres coordinations (communales et départementales) c’est souvent le cas. Ce n’est pas que ces équipes font mal leur travail mais il arrive qu’elles soient accusées, à tord ou à raison, d’avoir favorisé un groupe au détriment d’un autre. Il faut dire que le travail de terrain
est difficile et il n’est pas facile de ménager les susceptibilités et de réussir un sans faute.

Propos recueillis par Khalil sow

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