vendredi 16 avril 2010

Casier pilote de Boghé : la campagne contre saison a pris du retard




Pallier les risques d’insécurité alimentaire qui menaçaient de s’installer dans le département et lutter contre la montée vertigineuse des prix des produits alimentaires dans les régions du Brakna et du Gorgol, sont l’objectif poursuivi à travers la campagne de contre saison du niébé sur une superficie de 540 ha du casier pilote de Boghé dont 10 % sont réservés à la production semencière du niébé.

Les explications sont de M. Lam Aliou directeur du Casier Pilote de Boghé (CPB). Ce projet financé par l’Union Européenne pour plus d’un million d’euros s’étale sur une période de deux ans. M. Lam a précisé que la croix rouge française prend en charge les volets labour, offset, l’engrais et les semences tandis que les bénéficiaires se chargent des frais d’irrigation.

La campagne, a-t-il précisé, a débuté en décembre 2009 par le labour des parcelles. Il n’en reste pas moins qu’il a noté le retard pris sur le calendrier initial calé au 15 février 2010 pour voir tous les travaux s’achever afin de permettre la mise en eau du canal. Outre le retard pris dans le labour, la livraison des semences n’a eu lieu que récemment dans le mois d’avril.

Ce retard de livraison, il n’en connaît pas toutes les raisons mais vérification faite, il semble qu’entre le CNRADA et la structure chargée de la livraison des semences, il y ait eu quelques querelles de sous. En tout cas ces retards font que des craintes de chevauchement entre cette campagne du niébé et la campagne rizicole qui pointe soulèvent une polémique entre acteurs du projet.

« Nous ne sommes pas responsables de ce retard pris sur le calendrier initial mais quoi qu’il en soit, dès que la campagne rizicole va démarrer, il ne sera pas question pour nous de sacrifier le riz à pour le niébé », lance NDiaye Daouda président du CPB. Selon M. Lam, les techniciens rassurent qu’il n’y aura pas de chevauchement entre les deux campagnes.

Ce projet de 540 hectares de contre saison de niébé n’en reste pas moins bénéfique pour des producteurs qui se roulent les pouces depuis deux ans faute de campagne. Non seulement il peut générer des revenus de par la vente des fourrages et des feuilles de niébé, la fixation de l’azote (équivalent à 100 kg d’urée) ; il permet à travers cette campagne de lutter contre les mauvaises herbes.

S’agissant du volet transformation, il sera possible de créer une unité de maïserie (élément de décorticage et de traitement) d’une capacité de 3 tonnes à l'heure et qui fournirait des brisures de maïs (de la graine à la farine voire de l'aliment de bétail).

Pour rappel dans le cadre de ce projet, M. Thomas Mauget, Chef de la Délégation de la Croix Rouge française en Mauritanie, accompagné de MM. Mohamed Rady (Croissant Rouge mauritanien) et Barro Béchir (consultant), avaient effectué une visite d’information et de prise de contact avec les acteurs du secteur de l’irrigué à Boghé en 2009. Une visite qui avait permis aux uns et aux autres (hakem, maire, responsables du CPB en plus du directeur régionale de la Sonader et ses collaborateurs) de s’entretenir dans les locaux de la Sonader de tous les aspects liés au projet.

Moussa Diop envoyé spécial

www.cridem.org


Info source :
Le Quotidien de Nouakchott

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