lundi 8 février 2010

La journée Internationale Tolérance Zéro MGFS au Guidimagha fut organisée par le MASEF...



Au menu de la rencontre qui s’étale de 7 au 8 du mois courant, une cérémonie d’ouverture officielle présidée par le Wali du Guidimagha et au cours de laquelle Isselmou ould Abdarahmane ould Meinouh a prononcé un discours placé sous le signe « pour l’abandon des MGFS » et dont la quintessence porte sur le programme de la politique constructive de l’Etat dans sa lutte effrénée pour la sauvegarde des valeurs humaines de développement, de liberté, de sécurité et de santé.

Auparavant, Bilel Thiam, coordinatrice du MASEF au Guidimagha a ouvert la Journée par un discours dont voici la teneur :

La Mauritanie a ratifié la convention des Nations Unies relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que la convention sur les droits de l’enfant. Ces deux textes consacrent le principe de l’intégrité physique et mentale de l’être humain, qui s’oppose notamment à l’atteinte au corps humain sauf dans un but thérapeutique.

La constitution reconnaît le caractère de la personne humaine et fait obligation à l’Etat de la respecter et de la protéger. Elle reconnaît également à chacun le droit de à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité physique et mentale.

Notre pays, à l’instar de tous les Etats, célèbre la Journée Internationale Tolérance Zéro MGF sous le thème : Ensemble pour l’abandon des MGF. Les mutilations génitales féminines (MGF) constituent une pratique culturelle relativement répandue en Afrique.

En Mauritanie le taux de prévalence national est de 72% selon l’enquête MICS-2007 et sept Wilaya dont le Guidimagha enregistrent un taux exorbitant qui se situe sur une fourchette de 88 à 98 %.

En effet, plusieurs raisons sont évoquées pour justifier cette pratique de MGF (hygiène et purification, tradition et reconnaissance sociale, sexualité) et la majorité de ceux qui la pratiquent le font au nom de la Religion.

Pourtant des voix de dénonciation se sont élevées dans le Monde musulman, en raison de conséquences sanitaires avérées liées aux MGF. Et, l’ISLAM n’autorise pas et n’en fait pas une obligation religieuse : le colloque national (Fatwa) tenu à Nouakchott le 11 et 12 janvier 2010 sous l’égide d’éminents Imams du pays « interdit cette pratique des MGF dans sa forme habituelle et engage la responsabilité civile et pénale à cause des préjudices qu’elle provoque »

La déclaration des professionnels de la santé qui se traduit en ces termes « nous nous engageons à participer activement à la promotion de l’abandon total des MGF dans notre pays partout où cette pratique existe encore » vient se joindre à la formule ensemble pour l’abandon des MGF.

Au Guidimagha, le Programme Bonne Gouvernance à travers sa Composante Promotion Féminine Genre sous la coordination de Ball Oumar Mamadou a bien déblayé le terrain par des actions concrètes d’éducation, de formation et de sensibilisation :

- organisation des colloques de lancement de la campagne IEC (information, Education et communication) sur les droits civils des femmes y compris de MGF/Excision.

- formation des multiplicateurs (femmes relais chargées de l’encadrement et du coaching des conseillères, les femmes conseillères municipales, des exciseuses, des agents de la santé, des Imams, et mouslihs, et acteurs et actrices des troupes théâtrales et artistiques de la jeunesse).

- réalisation des missions de sensibilisation dans 54 villages répartis dans les 18 communes que compte la Wilaya de Guidimagha.

- formation des formateurs et formatrices dans le cadre de l’introduction de la nouvelle approche dite Dialogue de Génération qui consiste à faire discuter les franges de la population autour des thèmes essentiels comme ceux relatifs aux droits civils, au code de la famille et aux violences faites aux femmes.

Bilel Thiam nous confirme « que les échanges réguliers de la GTZ/ Composante Féminine Genre avec des Religieux ont amené certains éminents Oulémas à prendre l’engagement d’organiser un colloque national qui a abouti à la promulgation de la Fatwa nationale contre les MGF en janvier 2010 et cela après la déclaration de condamnation contre cette pratique par les médecins »

Mbaye Demba Yero



www.cridem.org


Info source :
mbaye demb

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