dimanche 3 janvier 2010

Le drame de Garack: Aida Fall, handicapée à vie...le fauve à visage humain: un monstre en puissance








Un monstre à visage humain n’existe pas seulement ailleurs. Les abominables et meurtriers viols de Garack de janvier 2009, resurgissent aujourd’hui, pour nous rappeler qu’il est temps de se rendre compte qu’au pays, il y a des Dutroux qui circulent librement, parvenant toujours à s’extraire des mains de la justice pour récidiver.

Face à cette menace omniprésente qui pèse constamment sur chaque femme, notamment les mineures, le Fonadh et Awomi ont organisé hier, une conférence de presse, destinée à alerter les pouvoirs publics sur ce danger et pour demander la réactivation des procédures judiciaires relatives à la tragédie de Garack.

Jamais encore un fait divers n’a autant secoué et ébranlé en profondeur un pays comme le notre. Le double viol meurtrier de Garack de janvier 2009, qui continue de traumatiser toute une famille, toute une communauté, mais également le genre féminin, qui reste continuellement exposé aux instincts inassouvis des monstres humains qui se confondent parmi nous.



Conjointement organisée par le Fonadh et l’Initiative des femmes africaines du millénaire contre la pauvreté et pour les droits humains (Awomi), la conférence de presse de samedi avait mobilisé toute la famille de défense des droits de l’homme en Mauritanie, en premier les femmes venues se recueillir à la mémoire de Marième Fall, mais également se solidariser du cas de sa sœur Aida, présente à cette importante rencontre.

On note également la présence remarquée du président de la Commission nationale des Droits de l’Homme Md Said Ould Hamody, du Secrétaire Exécutif du Fonadh M. Sarr, en plus d’hommes illustres défenseurs des Droits de l’homme comme Boubacar Ould Messaoud, Lalla Aicha Sy, Aminétou Mint El Moctar, Me Fatimata M’Baye….

Prenant la parole, Yassine Fall, présidente d’Awomi a salué les avancées considérables franchies par la Mauritanie, sous l’actuel pouvoir, estimant, que l’organisation de ce type de conférence de presse était jusqu’à une date récente, impossible en Mauritanie.




Elle est revenue par la suite en détails sur le drame de Garack (voir « retour sur les faits » ci-dessous), présentant les grands efforts fournis par son organisation pour permettre à Aida Fall de retrouver le sourire, le gout à la vie, mais également, pour lui permettre de mener une existence normale, après l’abominable tragédie qui avait couté la vie à sa sœur Mariem et qui l’a beaucoup bouleversée.

Dans ce cadre, Mme Yassine a précisé qu’Awomi avait pris en charge Aida pour faire des consultations générales, des examens et subir des traitements, dont des séances de rééducation dans des centres spécialisées dans des hôpitaux de renommée du Sénégal.

Revenant sur le volet judiciaire, elle n’a pas oublié de remercier de nouveau les autorités publiques mauritaniennes pour les avancées réalisées ces derniers mois, les appelant toutefois à relancer les procédures pendantes à la justice pour éviter l’impunité aux auteurs de telles atrocités.




Retour sur les faits

Mariem et Aida Fall, sont deux petites sœurs habituées au ramassage régulier et sans risque du bois dans les futaies de Garack, non loin de leur domicile. Mais, un jour de janvier 2009, elles étaient au rendez- vous de la tragédie.

Toutes seules, elles virent se lever devant elles un fauve humain, brandissant sur elles son arme (coupe-coupe), les menaçant de mort, si elles sont prises par la tentation de fuir devant la mort inévitable et l’affront à la dignité.

Les appels aux secours en cet endroit retranché n’avaient pas pu malheureusement alerter les villageois, non plus prévenir un sauveteur qui pourrait par hasard se trouver sur les lieux du drame. Le monstre à visage humain donna libre à son instinct animal devant la résistance, symbole d’honneur, mais inutile des filles (15 et 17 ans).

Alertés au crépuscule, les parents des deux pauvres ratissent les environs sans rien trouver. Tout le village, pris de grande psychose, s’ébranla avec voitures aux feux allumés et torches dans les bois à la recherche de deux sœurs.




Après quelques heures, les filles firent trouvées, allongées sur le sol, éloignées l’une de l’autre, mais presque sans vie. Au vu des blessures graves (voir photos du bras d’Aida), la première idée qui s’est présenté aux enquêteurs, est que ces plaies profondes et ce sang giclant partout dans le sol, sont causés par des phacochères affamés.

Mais, c’était sans compter le sang froid et la sagesse des Fall, qui à force de lutter contre le tourment causé par cette tragédie sur la personne de leurs filles, étaient certains que c’est un monstre humain en chair et en os qui est à l’origine de ce drame.

La présence dans le village, d’un fauve à visage humain aux antécédents connus par tous les villageois, avait permis de mettre très vite les gendarmes sur la bonne piste. Quelques heures plus tard, le monstre reconnait son double crime sur les pauvres dont l’une avait rendu l’âme (Mariem) quelques heures aprés, alors que l’autre (Aida) continuera de souffrir à vie d’un traumatisme physique et psychologique.




A propos du fauve à visage humain

Amado Lô, c’est son nom, est le monstre à visage humain qui a déchiqueté ce jour noir, la dignité de deux pauvres sœurs, dont l’une avait trouvé la mort suite à ses graves blessures. Emouvant, choquant et insupportable, aussi bien pour les parents des filles que pour toute autre personne soucieuse de la dignité humaine.

Cet horrible drame de main d’homme doit permettre aux autorités de tirer les enseignements qui s’imposent. En effet, quand il a cherché ce jour là à obéir à son instinct bestial, le fauve n’était pas à son premier crime. Il y a 2 ans, il avait violé une fille qui a eu la vie sauve grâce à un autre copain qui l'avait aidé à maîtriser la fille.

Après ce crime il était jugé et condamné, mais il avait été libéré après 6 mois d'incarcération. Plus tard, avant la tragédie, il a eu à poignarder une personne qui a été évacuée à Nouakchott.

Selon d’autres sources, Amadou Lo avait tenté une fois d'empoisonner son actuel beau père, tout comme il avait déjà tenté d’empoisonner son beau frère. Son propre frère qui était avec lui au moment où les gendarmes étaient venus l’arrêter en janvier 2009 à Garack, affirme à qui veut l’entendre que Amadou Lo le menace souvent de mort.

A propos de la famille des pauvres filles, tout le monde convient que les Fall sont des gens dignes, nobles et très croyants. Dans son intervention, le père d’Aida avait bien décliné sa foi en Allah.

Les photos ci-après montrent Aida Fall en compagnie de la présidente d’awomi, du Secrétaire Exécutif du Fonadh, mais également entourée de son père. Une fille traumatisée à vie dont le cas doit interpeller les autorités pour lutter contre ce phénomène fréquent dans le pays.

Md O. Md Lemine

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