jeudi 30 juin 2011
Yellitaare Boosoya : Il nous est permis de rêver.
Aucune œuvre humaine n’est parfaite et le pessimisme relève de la lâcheté et la naïveté des hommes. Changer le destin d’une communauté n’est pas une question d’années ou de générations mais demande plutôt une clarté dans la vision, une définition de la mission et un partage des valeurs fondamentales.
La volonté est une vertu mais elle doit être drapée dans des compétences variées, des savoirs faire et savoir être pour se traduire dans les faits. Pour Yellitaare Boosoya, la volonté et l’engagement y sont mais c’est dans les compétences ou le bat blesse car même si elles sont la sont pas exploitées pour le bénéfice de la communauté.
Yellitaare Boosoya et la communauté toute entière a besoin d’un leadership non seulement volontaire et engagé mais compétent, fort et édifié sur les questions cruciales de l’heure.
Yellitaare Boosoya qui se veut le cadre idéal pour accompagner les changements sociaux, économiques et culturels des populations jadis nomades, ne pourra être utile à la communauté qu’elle veut servir si elle n’ose pas interroger certaines pratiques séculaires dans les domaines suivants :
- Dans le domaine social : l’éducation décadente des enfants, l’éducation des filles, les mariages précoces, l’excision, l’égalité entre l’homme et la femme, les clivages claniques, le féodalisme d’antan etc.
- Dans le domaine économique : le mode d’élevage extensif, les cérémonies sociales occasionnant un gaspillage des ressources, le chômage et perspectives pour les jeunes, la façon dont nos émigrés et personnes dites nanties investissent ect…
- Dans le domaine de la culture : quelle éducation donner a nos enfants, la place de la langue « pulaar » dans la mondialisation et la place de la culture peule vis-à-vis des menaces externes etc…
Avec toute humilité, je pense que nos débats, nos préoccupations et nos efforts doivent tous verser dans les problématiques évoquées ci- haut. Yellitaare Boosoya a besoin d’un leadership compétent, volontaire et agressif qui doit faire preuve de tact et de pédagogie pour avancer des pistes de solutions aux nombreux défis soulevés en évitant de bousculer les pratiques séculaires ancrées dans le quotidien de la communauté.
L’homme est au début et à la fin de toute action de développement. Dans ce contexte mondiale marqué par l’incertitude du libéralisme, les ressources financières externes deviennent de plus en plus rares et leur mobilisation est devenue une aubaine même pour les pays en voie de développement étranglés par le poids de la dette et les conditions d’obtention de l’aide publique au développement devenues insupportables, Yellitaare doit être stratège en élaborant une stratégie de mobilisation interne/locale des fonds.
Pourquoi ne pas tenter de commencer par une banque communautaire a l’instar de nos parents et grands parents ? Certains diront que les contextes sont différents mais je pense que le moment le plus opportun c’est aujourd’hui. Si le principe est acquis, rien n’empêche sa faisabilité après l’analyse des problèmes, des objectifs et des risques.
Notre communauté n’est pas très pauvre mais ce dont elle a besoin c’est un bon encadrement et une bonne organisation pour investir dans les secteurs porteurs pouvant créer la croissance et absorber le chômage surtout des jeunes. Des initiatives personnelles et des synergies collectives sont souhaitables dans ce sens.
Il est de la responsabilité de la crème de Boosoya tant au niveau national qu’a la diaspora d’œuvrer pour relever les nombreux défis se posant a la communauté loin des clivages claniques, politiciennes et générationnelles. Espérons que l’heure de la vérité et de la participation a sonné et que l’élite a murie pour jouer le rôle qui lui sied pour mener une réflexion stratégique et consensuelle pour accompagner la communauté dans ces changements socio-économiques mondiaux pour ne pas rater le train du développement durable.
Il est loin du but de cet article de minimiser les efforts des uns et des autres soient- ils sociaux, culturels, économiques ou politiques ni une prétention de donner une leçon a quiconque mais un cri de cœur pour une synergie en vue de bâtir tous ensemble l’avenir de cette communauté et de redorer son blason.
www.cridem.org
Source :
TufndePinal
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