jeudi 10 février 2011

Adrar/Terrorisme : Passée la peur, place à l’inquiétude.




Dire qu’on a évité le pire, avec la dernière charge d’AQMI, est un euphémisme. Les scénarios prévus par les terroristes donnent la chair de poule.



Comme tout « bon » UPR, je tremble pour mon Président, et j’applaudis haut et fort et longtemps et de manière assourdissante et… caricaturale l’exploit de nos vaillants soldats. Merci BASEP, vous avez sauvé nos vies. Mais nos vies nous c’est des broutilles. Vous avez surtout sauvé LA VIE du Président. Cette VIE dont nos vies dépendent. Ne nous protège-il pas ? Il protège même le Mali et la France, deux nations efféminées incapables de défendre leurs territoires et leurs citoyens.



Nous sommes, tous les mauritaniens, civils et militaires confondus, prêts à former un bouclier humain pour protéger le Président. Bouclier humain qui, même si il est poreux sur 1400 km, devient solide, par je ne sais quelle loi de la physique ou de la géostratégie, à 15 kilomètres du centre de gravité de notre univers : la Présidence de la République. Encore un grand bravo et une reconnaissance éternelle à nos forces armées. J’ai envie d’entonner des chants patriotiques mais ma voix, hélas ! ne me prépare pas à tels épanchements.



Passée la peur, place à l’inquiétude.




Pourquoi nous en sommes là ? Qu’ont contre nous ces exaltés barbus faméliques en soutanes. Ne se trompent-ils pas d’ennemis ? Quels sont les ressorts secrets de l’internationale intégriste ? Quelles sont les sources à tarir pour arrêter l’approvisionnement du terrorisme quel qu’il soit en haine, en frustrations en humiliations?



Tellement de questions dont nos dirigeants ont les réponses et nous… les dégâts collatéraux.



Les derniers événements ont révélé le degré d’éveil des populations. Elles ont joué un rôle important en informant à chaque fois des mouvements suspects de véhicules et de personnes. Elles sont loin d’avoir de la sympathie pour les terroristes mais jusqu’à quand ? Les populations du nord du Mali sont, semble-t-il, presque acquis à leur cause. Il est vrai qu’un ventre creux ne raisonne pas beaucoup et que quand on a l’impression, sinon la certitude, qu’on n’a rien à perdre si le pays sombre, on ne fait pas beaucoup d’efforts pour le tirer hors de l’eau.



Tous ces numéros verts mis, jusque-là, au service de la délation, ne doivent pas être détournés de leur mission première qui est d’informer sur les dangers vrais qui menacent la paix civile et la vie des citoyens. Il est vital que toute la population puisse les connaître et les utiliser à bon escient.





M.M.TALEB/Adrar.Info

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