samedi 5 février 2011

Adrar/Politique : Le seuil de tolérance du peuple Arabe !




Les rêves issus des courants panarabes dans les années cinquante se sont avérés illusion. Ni le Nassérisme, ni le Baathisme n‘ont tenu leurs promesses. Les deux laboratoires de ces nationalismes ultra-chauvins, l’Egypte et l’Irak ont été détruits par ceux-là mêmes qui étaient leurs têtes de proues : Nasser et Saddam.



Aujourd’hui, il est à nouveau permis de rêver. Rêver que l’unité du Grand Maghreb puisse un jour se réaliser, rêver qu’au-delà de cette unité sous régionale, le monde arabe puisse s’acheminer vers une intégration économique et politique. Rêver que le peuple arabe puisse profiter pleinement de ses richesses. Rêver d’un Israël moins arrogant, d’un Occident moins hégémonique. Rêver enfin de vivre dans des pays où le peuple a le dernier mot.



L’onde de choc qui parcourt le monde arabe est entrain de desserrer cette camisole idéologique qui maintenait le peuple dans une passivité de gâteux. La démocratie existe. Elle est faite pour tout le monde. Et pour le monde musulman encore plus.



Ce qu’il y a de séduisant dans cette intifada populaire c’est qu’elle est entrain de briser toutes les idées préconçues sur le monde arabe en particulier et sur le monde musulman en général. Elle se fait au nom du seul idéal de liberté et de démocratie. Il n’y a pas de slogans haineux ou qui sonnent creux. Il n’y a surtout pas ce discours vaseux auquel nous ont habitué nos élites politiques. Le peuple a pris la parole et il est plein de poésie, de bon sens, de justesse et de sincérité dans les propos.



Ce qu’il y a de grisant dans ce cataclysme politique c’est ce vertige de l’inconnu. On ne sait pas tellement où on va mais on est debout et on marche à coup de millions de marcheurs et ce, après tant de décennies de sang sur les genoux, d’humiliation, d’oppression.



La Tunisie et l’Egypte sont sur la voie d’être des pays où il fait bon vivre. A l’image de la Turquie, ils seront de grands pays libres et musulmans, deux notions bien compatibles.

Leurs dirigeants avaient compris bien tard que les peuples ont un seuil de tolérance qu’il faut savoir identifier et tirer sa révérence. La plupart des constitutions du monde libre l’ont compris en limitant les mandats présidentiels.



En Mauritanie il semblerait que notre seuil de saturation soit autour de vingt ans. Moctar Ould Daddah et Maaouiya Ould Taya l’ont compris à leurs dépens.



Mais il est des régimes qui semblent être des éternités même s’ils ne duraient qu’une année. Question de relativité me direz vous. Allez le dire à Einstein.



M.M.TALEB/ Adrar.info

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