mercredi 1 septembre 2010

Périmètres rizicoles de Kaédi : faute de pièces d’identité, le don présidentiel n’a pas été distribué





En juillet 2009, le candidat à la présidence de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, s’est rendu à Kaédi. Il y a rencontré les agriculteurs des deux périmètres rizicoles (PPGI et PPGII) de la ville. Des agriculteurs qui, les deux années précédentes n’avaient pas exploité leurs rizières. Le candidat a promis de faire un geste.

La semaine dernière, la « promesse de campagne » a été tenue. 125 tonnes de riz 2500 litres d’huile et 10 tonnes de dattes ont été envoyées, de Nouakchott, aux agriculteurs des deux périmètres. Ces vivres ne font pas partie de l’aide acheminée par le CSA à Kaédi pour faire face aux inondations du 18 août, précise-t-on.

Dans la requête transmise à Mohamed Ould Abdel Aziz par les agriculteurs, au PPGI, il a été établi une liste de nom par parcelle (une parcelle correspond à un demi hectare). Au PPGII, il avait été établi une liste avec un hectare par famille.



La commission chargée de la distribution des vivres, sur la base de ces données, a prévu 02 sacs pour un hectare au niveau du PPGI et 01 sac par hectare au niveau du PPGII. Pour la récupération de ces sacs, la commission a exigé la présentation de la pièce d’identité nationale.

Lundi 30 août, les exploitants du PPGII organisent une marche de protestation en direction de la wilaya de Kaédi. Ils refusent le mode de partage choisi par la commission et demande une répartition « équitable » car pour eux « un hectare, c’est un hectare… »

Ils contestent également l’exigence de la pièce d’identité en expliquant que « même le crédit agricole avec lequel ils prennent des millions ne demande pas à chaque exploitant sa pièce d’identité. » C’est, expliquent-ils « les présidents des secteurs qui récupèrent les intrants car ils (ces président) connaissent les exploitants.»

Le recours aux listes établies par la SONADER a été également rejeté par les exploitants. « Ces listes de la SONADER comportent les noms des propriétaires terriens et la majorité des exploitant n’est pas propriétaire.»

Les manifestants ont choisi trois délégués qui ont rencontré le wali Mouçaid. Pour plus « d’équité », le Wali Mouçaid a pris l’engagement de donner un sac par hectare.

Concernant la présentation de la pièce d’identité et l’attribution des sacs aux bénéficiaires ou exploitants, le wali Mouçaid n’a pris aucun engagement. Il a simplement promis de rendre compte au ministère du développement rural.

Au-delà de cette distribution de vivres, au-delà des difficultés structurelles des deux périmètres rizicoles de Kaédi, la gestion de « ce don présidentiel » pose un autre problème : l’état civil. Avant les vivres, ces gens ont, prioritairement, besoin de sécurité juridique. Autrement, à chaque fois qu’il sera exigé pièce d’identité, ils seront exclus.

Khalilou Diagana

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire