mercredi 7 juillet 2010

Jeunesse AJRMDJ à l’Espace culturel Dadié de Socogim : : «Les jeunes de Maghama font la différence»




Samedi dernier, à la Socogim, l’Espace culturel retentissait au rythme de sketchs, de pièces de théâtre et de poésie. Un «plat», garni de variétés culturelles, était servi au public par l’Association des jeunes ressortissants de Maghama pour le développement (AJRMD).

L’AJRMD, association apolitique dont l’objectif est «le développement de Maghama, indispensable pour l’épanouissement de la Mauritanie», a également animé un débat sur la «Place de l’Homme dans la société».

Parmi les invités, il y avait Bâ Mamadou Alassane, président du parti PLEJ et Abderrahmane Ould Ahmed Salem, directeur de la Maison des cinéastes, qui n’a pas manqué de saluer l’initiative «Les jeunes de Maghama font la différence.»

De son côté, Abdou Mbodj, vice président de l’AJRMD, a déclaré : «Nous sommes réunis pour échanger et tirer des conclusions à appliquer pour le développement de Maghama au plan éducatif, sanitaire, hygiénique, et autres. Notre thème cette année, c’est la «Place de l’Homme dans la société» pour mettre en exergue les droits et devoirs ainsi que le rôle social et religieux de l’Homme.»

C’est ainsi qu’à été entamé le débat qui a permis à Samba Diengui Barray de retracer l’histoire du pays, pour bien définir le rôle des ressortissants de Maghama. Il a cité l’exemple de El Hadji Mahmoud Bâ, ressortissant de Maghama, ancien Inspecteur général de l’enseignement qui était parmi les premiers à ouvrir une école arabe en Mauritanie.

«Un exemple qui n’envie pas la réalité actuelle, car Maghama souffre, aujourd’hui, d’une pénurie d’enseignants» dira-t-il en s’interrogeant «Seulement à qui la faute ?» alors que dans les coulisses deux jeunes, affirment : «Pourtant un ressortissant de Maghama fut à la tête du ministre de l’Education nationale» (Ba Mamadou Alassane, ndlr).

«Attention, avertit Thiam Hamet Abdel Kader, président de la commission culturelles. Si l’on se base sur le recensement de 1998, il n’y a que 7% de la population qui sont étudiants. Ce faible taux national se répercute sur tout le pays»
Et Harrouna Soumaré d’ajouter : «Si Maghama est en retard du reste du pays, c’est parce que notre élite n’a pas joué son rôle. Il y a, aussi, notre manque de savoir partager et les difficultés de converger nos idées. Cependant, la solution ne viendra que de nous. J’invite donc les jeunes à prendre des initiatives.»
«Des initiatives ? Voilà une bonne idée, renchérit Aminata Thiam. Mais, les jeunes ont, aussi besoin de financements à leurs projets et de trouver des débouchés.» «S’i vous plait, temporise Ba Mamadou Alassane. Ne faisons pas du débat un conflit de génération. Les anciens et nouveaux ont besoin les uns les autres. Mon conseil aux jeunes, c’est d’avoir un esprit critique, mais aussi d’apprendre et d’obtenir des diplômes.

N’oublions pas non plus notre langue. Sinon, elle sera vouée à la disparition. Notre mal remonte plus loin. Depuis les indépendances le pulaar est synonyme du pauvre, parce que l’union est à peine réalisée et les opportunités ne sont toujours pas exploitées»

Après le premier volet du débat, un autre intervenant s’est appesanti sur «le rôle des religieux (islam)». Ba Mamadou Alassane s’interpose à nouveau: « l’Islam ne s’arrête pas au bout de la langue. Il lutte contre l’inégalité et prône l’idéalisme dans la société». «D’ailleurs, le Coran le confirme, a ajouté, Abdoul Sadgh Kébé, qui regrette, toutefois qu’aujourd’hui, le pouvoir de l’argent gagne le terrain religieux».

Après les débats fructueux, les sketchs traitant de plusieurs thèmes ont tenu en haleine le public. Ils traitaient de la sécheresse à Magahma, la vie égoïste des citadins. Il y avait, aussi de la place aux feuilletons télévisés et au football : deux obstacles des jeunes au travail à l’école. Pour l’anecdote : une élève, en classe révèle : «Monsieur, on vous a vu regarder Vaidehi! (le feuilleton indou)». Eclats de rire dans la salle.

Du rire encore : Youmma Gallé (la mère), émancipée, peine, toutefois, à s’imposer devant les enfants, comme le fait, facilement, Baba Gallé (le père). Enfin, Aby Kébé, dans un vocal poétique a appelé les jeunes de Maghama, de la Mauritanie et de toute l’Afrique à l’unité. Pourquoi pas un seul président pour toute l’Afrique, s’interrogeait-elle.

Mohamed Diop

www.cridem.org


Source :
Mohamed Diop

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