vendredi 28 mai 2010

Un Cyber à Dabbé (Moughata’a de M’Bagne).




Dabbé est une localité située à moins d’un kilomètre de la ville de M’Bagne et plus précisément au Sud-Ouest de la capitale départementale du Hébiyabé et Yirlaabé. Ce village situé sur la lisière du fleuve compte quelques cadres dans l’administration mais la majorité de ses ressortissants ont opté pour l’immigration vers les pays d’Europe, du continent Américain ou de l’Afrique centrale.

Les retombées de l’immigration sont visibles à travers les somptueuses bâtisses qui poussent comme des champignons dans cette localité et les infrastructures hydrauliques et agricoles réalisées grâce à l’apport de l’immigration des fils du village.

Ceux qui connaissent réellement le très pauvre département qu’est celui de M’Bagne, dépourvu de toutes les infrastructures de développement (électricité, routes bitumées, périmètres agricoles, parcs de vaccination, écoles de formation) 50 années après l’accession de notre pays à la souveraineté internationale auront du mal à croire à cette réalité.

Et pourtant, nous n’avons rien inventé, vous le constatez de vos propres yeux à travers les photos que nous avons prises sur place, lors de notre visite du lieu dans le village de Dabbé. Un Cyber café logé dans une salle de 12 mètres carrés est opérationnel depuis le 26 Avril 2010.

Dans cette salle, 6 unités informatiques permettent désormais aux jeunes du village, aux femmes et aux adultes d’échanger avec la diaspora de la localité établie dans les différents coins de la planète. Les postes de travail sont reliés à des écrans plats tout neufs venus de la Suède.

Ces différentes unités informatiques fonctionnent grâce à l’énergie solaire. Les panneaux solaires qui alimentent les postes en énergie, sont d’une capacité de 1300 Watt et marche 24 heures sur 24 heures a affirmé le gérant.

En plus, une imprimante et une photocopieuse toute neuves sont installées à l’intérieur de la salle pour diverses prestations. Un cyber fonctionnant avec de l’énergie solaire perdu dans un coin aussi reculé, c’est là une nouveauté qui pourrait provoquer le déplacement de Nicols Hulot jusqu’à Dabbé.

Nous sommes restés pendant une bonne demi-heure entrain de naviguer sans que l’énergie solaire ne nous fausse compagnie. A ce moment, nous étions accompagnés par un conseiller municipal du village, Ismaîl Guissé qui n’a pas hésité à occuper l’un des postes pour se connecter sur l’Internet.

« Hier, nous avons reçu la visite de Diop Yaya, ancien maire de M’Bagne qui était venu pour consulter sa boîte électronique et le traitement de quelques textes» nous a indiqué le jeune Ciré. Comprenez donc que les gens viennent désormais de la capitale communale pour se connecter.

Les internautes de Dabbé peuvent naviguer de 17 heures jusqu’à 21 heures selon le « Webmaster» du Cyber, Ablaye Ciré, la quarantaine révolue même s’il reste quelques petits réglages à faire au niveau des unités mises en service. Pour une heure de navigation, il faut payer 300 UM.

Pour ceux qui veulent photocopier une page, ils doivent s’acquitter de 50 Ouguiyas alors que l’impression d’une page est fixée à 200 UM. Ce dernier est ex-immigré en Côte d’Ivoire où il a subi une formation en maintenance informatique. Il s’est par la suite spécialisé dans l’installation des antennes paraboliques, des panneaux solaires. Ablaye est également le pompiste du forage qui alimente en eau potable les habitants de la localité.

Pour l’instant, le Cyber connaît une forte affluence de navigateurs. Ce projet a vu le jour grâce à un généreux ressortissant du village, monsieur Demba Abou Bâ et son épouse, une Hollandaise du nom de Woody Wiljo (Bâ). Ce jeune ressortissant du village compte à son actif d’importantes réalisations dans le département.

On peut citer entre autres le forage de Dabbé, de Haîmedatt, de Niabina et m’Bahé (tout nouveau), la réalisation des périmètres maraîchers de Dabbé et Haîmedatt ainsi que la réhabilitation d’écoles, de dispensaires, et du forage de Garlol.

Le couple Bâ devrait très prochainement faire le déplacement en Mauritanie pour assister à la cérémonie inaugurale du Cyber café apprend on auprès de leurs proches. Voilà un exemple à encourager par le Président de la république afin que les autres immigrés Mauritaniens puissent suivre les traces de ce généreux donateur.

Atelier de couture des Femmes fonctionnel avec l’énergie solaire

Toujours dans le même village, au même endroit, dans une autre salle juxtaposée avec celle qui abrite le Cyber, nous avons visité des femmes membres d’un GIE (Groupement d’Intérêt Economique) et qui exploitent un atelier de couture. Ce centre de couture est équipé de quatre (05) machines qui fonctionnent avec l’énergie solaire. Dans cette salle de couture, nous avons trouvé des femmes en pleine activité.

Chacune des dames occupant une machine à coudre rivalisait d’ardeur avec sa consoeur pour terminer la première son travail. Ce projet a vu le jour également grâce Demba Bâ qui a voulu par ce geste apporter sa contribution à la promotion des activités féminines en passant par la formation dans le domaine de la couture. Une activité intense des femmes dans la salle de couture au moment de notre arrivé.

Marième Doro est une couturière du centre ; elle raconte : « c’est les jeunes femmes de Dabbé qui sont là. Elles ont crée ce centre et l’ont baptisé : centre Woody (épouse de Demba Bâ). Elle nous a apporté ces machines à coudre avec Demba Bâ. Nous avons commencé à travailler avec les machines depuis plus d’une année avant de revenir ici avant-hier (26/04 /2010).

Ces machines nous ont été d’une très grande utilité. Lorsque nous fondé la coopérative et nous avons ouvert ce centre en le baptisant « centre Woody », elle nous apporté ces 5 machines. A cette période, on se regroupait ici et chacune d’entre nous coud ses tissus. Nous avons réussi à former 11 femmes à la couture. Il faut signaler que c’est Demba et son épouse (Woody)qui assurait le salaire des deux formateurs qui ont formé toutes les femmes dans le domaine de la couture et de la teinture.

C’est grâce au soutien matériel (machines à coudre, tissus) qu’ils nous ont apportés que nous avons pu atteindre ces résultats. Les couturières cousent leurs commandes, les teinturières aussi teignent leurs tissus et les ressources générées par ces prestations ainsi que les cotisations mensuelles des membres de la coopérative sont versées dans la caisse de la coopérative du centre. Nous aussi nous avons œuvré alors d’arrache pied pour mériter cette aide ».

A la question de savoir si leurs prestations génèrent d’importantes recettes impactant positivement sur le panier de la ménagère, Marième Doro répond par l’affirmative en précisant qatue les femmes du centre sont très motivées. Voilà, une autre réalisation à inscrire à l’actif de Demba, un Yirlaadio qui a au cœur le souci constant de changer le cours des choses dans sa terre d’origine, l’Afrique.

Thièrno souleymane Cp Brakna
www.cridem.org


Info source :
Jules Diop

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