jeudi 13 mai 2010

Implantation de l’UPR au Brakna: Un cadre du RFD, candidat pour la section d’Aleg




Le candidat de l’UPR, pour la section d’Aleg, Moustapha Ould Oudaa, grand frère du ministre de l’Industrie et des Mines, serait encore, à l’heure où nous mettons sous presse, membre du conseil exécutif du Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD). Une véritable aberration. Comme lui, beaucoup de nouveaux adhérents appartiendraient, en fait, à diverses autres formations politiques, comme l’APP, Adil et autre UFP, venus au secours d’un parent ou motivés par une proposition alléchante. Le nouveau secrétaire de la section UPR d’Aleg a remporté le scrutin, avec 70 délégués, contre son rival Ahmed Ould M’barek, qui en a obtenu 47, soutenu, essentiellement, par l’ancien directeur du budget, Zeini Ould Ahmed El Hadi. Les partisans du nouveau secrétaire, dont Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, ont, amplement, recouru aux «vieilles pratiques», comme le parcage, en lieu sûr, de plusieurs dizaines de délégués.

La déroute des généraux

A Boghé, le camp des généraux Ndiaga Dieng et Négri a reçu une sevère raclée, administrée par celui du colonel Dia Adama, assisté de ses lieutenants civils, le sénateur Ndiaye Ba, les anciens ministres Ngaidé Lamine Kayou, Yall Zakaria, Wagne Abdoulaye Idrissa, qui ont imposé, à la section, Ba Alassane, chef du village de Touldé. Finalement, les généraux sont rentrés, sagement, dans les rangs, en acceptant la loi d’un groupe de Torobés qui les considèrent, encore, comme des «Arbés» (nouveaux venus).



Les anciens s’imposent
A M’bagne et à Bababé, Ba Bocar Soulé et Ba Abdoulaye, deux anciens du système Taya, recyclés en rectificateurs aguerris, ont placé, sans coup férir, leurs hommes, dans les instances de l’UPR de ces deux départements. A M’bagne, la section est revenue à Diagne Ibrahima, un infirmier retraité, un homme de Bocar. Alors qu’à Bababé, le doyen Wane Chouaibou, de la tendance de Blé, devient, grâce à un important secours de Thiam Diombar, l’inspecteur général d’Etat, secrétaire général de la section.



Boycotts

Au Brakna, la campagne d’implantation de l’UPR a connu le boycott de groupes assez importants, à cause, selon leurs responsables, des pratiques malhonnêtes entretenues par les structures chargées de mener les opérations. Dans la moughataa d’Aleg, un groupe d’autochtones, qui prétend détenir plus de 14 comités de base, a, tout simplement, été marginalisé: aucun délégué, malgré la présence, en son sein, du téméraire maire-adjoint Oumar Ndiaye qui avait, contre vents et marées, accepté d’accueillir, au temps des vaches maigres, le général Mohamed Ould Abdel Aziz, alors en quête de légitimité. A Male, c’est le groupe d’Ismaïl Ould Amar et du directeur du cabinet du PM, Alioune Ould Issa, qui a refusé d’assister à la mise en place du bureau de la sous-section, après s’être vu refuser, par la coordination régionale, un report de 24 heures. Et à Boghé, un groupe, constitué d’une vingtaine de villages et totalisant 42 unités de base, a refusé d’assister à la mise en place du bureau de la section qu’il pensait lui revenir, selon les arrangements qu’il aurait faits avec les autres tendances. Ces mécontents ont adressé, à la direction du parti, une correspondance dans laquelle ils regrettent que les mêmes pratiques d’exclusion, sur la base de préjugés anachroniques, ont prévalu, malgré les fermes instructions du président de la République.



Si ce n’est moi…

C’est donc, évidemment, mon frère. C’est cette logique digne d’une fable de la Fontaine, qui vaut, apparemment, dans le partage des postes électifs, dans la moughataa d’Aleg. Après le député d’Aleg, El Houssein Ould Ahmed El Haddi, frère de Zeini Ould Ahmed El Haddi, le sénateur d’Aleg, Moktar, dit Soueidatt Ould Boubacar, frère de l’ancien Premier ministre et ambassadeur, Sidi Mohamed Ould Boubacar. Et si, effectivement, le jeune maire de la ville est le frère de Sidamine Ould Ahmed Challa, les deux titulaires de la section et de la sous-section d’Aleg, El Moustapha Ould Oudaa et Lemrabott Ould Youma sont, respectivement, les frères du ministre de l’Industrie et des Mines, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, et de Sidi Ould Youma, ancien député de la ville d’Aleg. La qualité partagée par tous ces frères est qu’ils sont, à une exception près, titulaires de curriculum vitae très, mais alors très, ordinaires.



Forte implication… militaire
Pour cette campagne d’implantation de l’UPR, des officiers supérieurs ont tout abandonné, pour convaincre les foules à adhérer au parti de leur patron. Les généraux Ndiaga Dieng, Félix Negri et Ould Meguett, les colonels Dia Adama Oumar, l’intendant de l’armée, Sid Ely Ould Ahmedou, et le chargé de mission à la Présidence, l’ophtalmologue Sid Ely Ould Bakar, étaient sur tous les fronts. Pourtant, malgré tout l’arsenal dont ils disposaient, les résultats sont restés piètres et l’engouement très passable.



… et civile
Comme les militaires, les hauts fonctionnaires civils originaires de la wilaya du Brakna n’ont rien épargné, pour amener les populations à adhérer à l’UPR. Des ministres en fonction ou en disgrâce, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, Wagne Abdoulaye, Alioune Ould Issa (dircab PM), Dah Ould Abdi, Ngaidé Lamine Kayou, Yall Zakaria, Macina Mohamed El Hady, Thiam Diombar et bien d’autres ont foulé du pied toutes les dispositions légales leur imposant un devoir de réserve, pour venir participer à la mascarade. Seront-ils avertis, réprimandés, limogés ou… promus? La question est sous (sur) toutes les lèvres…
Sneiba El Kory
sneibak@yahoo.fr

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