dimanche 29 novembre 2009

La lutte antiterroriste en Mauritanie gagne du terrain dans l'Adrar




Journalistes et spécialistes de la sécurité se félicitent des mesures prises par le gouvernement pour empêcher les terroristes de régner sur la région désertique troublée du nord de la Mauritanie.

Les mesures adoptées par la Mauritanie pour apporter la paix dans la région très agitée de l'Adrar, où des terroristes avaient décapité onze soldats l'an dernier, sont perçues de manière positive dans la presse locale et par l'opinion publique.

L'armée "a récemment commencé à déployer des troupes dans les repaires salafistes au milieu du désert pour les combattre", a commenté le journaliste Lemrabet Ould Mohammed le 22 novembre, ajoutant que cette opération semblait avoir permis de contenir les terroristes.

Les forces de sécurité mauritaniennes ont emmené le 13 novembre des reporters pour leur première tournée des opérations antiterroristes dans l'Adrar, centrées sur la région de Majabat al-Koubra ("le Grand carrefour"). Journalistes et spécialistes sont rentrés de cette tournée en affirmant que l'armée semblait avoir pris le contrôle de la région pour la première fois depuis quatre ans.

Les experts expliquent que l'Adrar, une région connue pour ses attraits touristiques, avait été un point d'infiltration important pour les terroristes de l'Organisation al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) en provenance du Mali. C'est également un haut lieu de trafic d'êtres humains et de stupéfiants. Dans ses efforts pour résoudre ces problèmes, l'armée a recruté des jeunes originaires de la région dans des unités antiterroristes spéciales parcourant la région pour y déceler toute activité illégale.

"Depuis le déploiement des unités antiterroristes dans la région, les hommes armés liés à AQMI ont mis un terme à leurs tentatives de... franchissement de la frontière en territoire mauritanien", a déclaré le commandant Sayyid Ahmed Ould Amhimed aux journalistes à Atar.

Mohammed Ould Alb, parent d'un soldat abattu par les terroristes à Lemgiti en 2005, a déclaré que le Président Mohammed Ould Abdel Aziz respectait sa promesse de campagne "de tenir les gens informés [sur] les développements des questions sensibles", y compris le terrorisme et la corruption. Alb a considéré cette tournée militaire des journalistes dans les régions désertiques très troublées du Nord de manifestation efficace du respect de ces promesses.

Baba Ould Mohamed, un spécialiste en matière de sécurité, a également fait part de son soutien à ces efforts de lutte contre le terrorisme.

"Vous vous rappelez comment... le général Mohamed Ould Abdel Aziz avait condamné la politique sécuritaire [de ses prédécesseurs] ?", a demandé cet analyste. "Les premières mesures prises par son gouvernement ont consisté à équiper plusieurs unités de l'armée chargées de sécuriser les frontières.”

Le journaliste Mohammed Al Moukhtar Ould Mohammed s'est félicité des efforts de tenir la presse et l'opinion publique informées des développements dans l'Adrar.

"En tant que journalistes, nous devions connaître les détails de ce qui se passe dans le désert mauritanien", a-t-il déclaré, ajoutant qu'auparavant, l'armée elle seule rendait compte des évènements dans la région.

"Il semble que l'armée nationale ait compris l'importance d'impliquer la presse dans la bataille qu'elle mène au coeur du désert, ce qui ajoutera une dimension nouvelle à ce que l'on appelle la 'guerre contre la terreur'", a-t-il ajouté.

En liaison avec les efforts antiterroristes dans l'Adrar, la Mauritanie a été également fortement perturbée par la perte du rallye Paris-Dakar, délocalisé en 2008 après que quatre touristes français eurent été assassinés dans le désert. Huit des quinze étapes de ce rallye se déroulaient auparavant en Mauritanie, et cette épreuve avait des retombées économiques considérables.

En réponse à la mort de ces touristes, les organisateurs avaient annulé l'édition 2008 un jour avant la date prévue de son départ. L'Amérique latine avait accueilli l'édition 2009 de ce rallye, et devrait également accueillir l'édition 2010.

"La Mauritanie doit encourager le retour du rallye Paris-Dakar, dont les retombées économiques pour le pays sont énormes, et permettre d'effacer la mauvaise publicité résultant de son classement comme une destination peu recommandée par la France en 2008", a expliqué le politologue Harouna Ould Youssouf.

Par Mohamed Yahya Ould Abdel Wedoud et Mohamed Ould Khattat pour Magharebia à Nouakchott – 27/11/09



www.cridem.org


Info source :
Magharebia

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