samedi 3 mai 2014

Abdellahi Ould Ahmed, rescapé d’Inal

Abdellahi Ould Ahmed, rescapé d’Inal  « En 1990, je travaillais à Nouadhibou comme directeur de la SRCNI (société de représentation commerciale et de nettoyage industriel). Le 27 octobre de cette année, un inspecteur de la police et deux agents sont venus chez moi. Ils m’ont dit que je suis convoqué à la police pour affaire me concernant.

Sur le chemin du commissariat, nous sommes passés chez Moussa Ly (entrepreneur). Il a été embarqué par les policiers et nous nous sommes retrouvés au commissariat du 5eme robinet de Nouadhibou où nous avons trouvé toutes les cellules remplies de negromauritaniens. Les tortures ne cessaient.

Ly Moussa, le même jour, est mort sous l’effet des ces tortures. Nous avons passé une dizaine de jours au commissariat. Le 10eme jour, vers 02 heures du matin, nous avons été transférés à Lagouira où nous avons passé trois nuits sous la torture
.

Ensuite nous avons été transférés à Inal. Nous avons passé 150 jours atroces avec tortures, mutilation, fusillades, enterrement dans des fosses communes. Dans le groupe, il y avait trois Hartani. Maouloud Ould Maham, Abderrahmane Oud Ahmed et moi-même.

Les libérations sont intervenues au bout de 150 jours de détention. Les arrestations, la longue détention, les libérations… tout s’est déroulé sans aucune forme de justice. Aujourd’hui, les tortionnaires circulent librement en toute impunité. On était 96 rescapés d’Inal. Certains ont perdu la vie à cause des séquelles des mauvais traitements subis pendant la détention.

En 2011, j’ai été l’état major général de l’armée à Nouakchott. J’ai rencontré un colonel qui m’a mis en contact avec un général. Ce général m’a dit que ce qui s’est passé est une simple réplique. J’ai ensuite rencontré le commissaire aux droits de l’Homme. Il m’a promis de trouver une solution tout en me conseillant de rester discret. Mais aucune suite…

Maintenant, je demande au gouvernement mauritanien jugement. Ce jugement permettra de savoir si mon témoignage est vrai ou faux.
»

Abdellahi Ould Ahmed

Le 03/05/2014

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