samedi 27 juillet 2013

Le député mauritanien Ghassem Ould Bellali : victime de sa franchise

Le député de Nouadhibou, Ghassem Ould Bellali. Dans les annales de la démocratie en Mauritanie, son nom se confond avec celui de la capitale économique dont il fut maire et député. L’amour quasi…filial que les populations de Nouadhibou vouent à Ghassem Ould Bellali n’est pas fortuit. Bien que trahi en 2007, alors qu’il était promis par le vote des électeurs pour occuper le fauteuil de premier magistrat de la ville, en plus de celui de député, Ghassem Ould Bellali continue à surfer sur des réalisations et une estime qui date de son premier passage à la commune de Nouadhibou, quand il succéda, au début des années 90, à un Ould Moichine impliqué dans une sale affaire de détournement. Nouadhibou lui doit alors la quasi-totalité de tout ce qu’elle compte aujourd’hui comme écoles, marchés, structures sanitaires et routes. Des réalisations que des populations rendues amères par l’absence d’un vrai fils du terroir aux commandes, évoquent à toutes occasions comme l’âge d’or de leur cité replongée depuis 2007 dans des problèmes inextricables. Une renommée qui allait encore être attestée quand le parti Al Wiam, qu’il venait de rejoindre, a fait le plein à Nouadhibou dans un meeting qui restera comme celui des plus imposants jamais organisés depuis 2007. Un succès qui, de l’avis d’un observateur averti, « tient au moins à deux facteurs déterminants : Le premier est d’ordre moral car la population de Nouadhibou estime que le député Ould Bellali a été écarté de la commune d’une façon délibérée et qu’il est temps de le réhabiliter pour qu’il soit à nouveau le porte-parole et le protecteur des faibles et des démunis. Une situation alarmante car tous les services publics (santé, hygiène) qu’il avait laissé en place sont défaillants et nul autre que lui ne peut y remédier grâce notamment à son expérience passée à la tête de la commune. Le deuxième facteur est qu’avec son nom, sa notoriété, son franc-parler légendaire, Ould Bellali ratisse large, bien au-delà des partis politiques et même ceux de la majorité qui n’arrivent pas à émerger. Pourtant, il serait injuste de penser que l’homme le plus populaire de Nouadhibou est instable politiquement. Seulement parce qu’il quitte un parti pour un autre ou qu’il préfère garder son indépendance d’action et de pensée. C’est justement, d’ailleurs, l’une de ses principales qualités : On veut l’étouffer, il résiste, il se bat et finit par quitter. Il est ainsi l’un des rares hommes politiques (avec le député Baba Ould Sidi) à avoir osé claquer la porte de la majorité. Il a voulu continuer à soutenir le président de la République en dehors du « cadre » partisan (parti au pouvoir) mais a compris, là aussi, que tout soutien qui n’est pas apprécié à sa juste mesure dévalorise. Le « décor » dont il a parlé a sonné comme un tonnerre parce qu’il est le seul à oser dire les choses comme elles sont, à dire la vérité tout court. Et c’est ce qui lui créé les adversités politiques. Mais les mauritaniens et plus particulièrement les populations de Nouadhibou l’aiment pour cette qualité rare en politique.
Source : Adrar Info (Mauritanie)

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