mercredi 14 novembre 2012

Kiffa – administration v/s habitants quartier Socogim : Le bras de fer continue

Le contentieux foncier, opposant les autorités locales aux populations du quartier de SOCOGIM, dans la périphérie-est de Kiffa, continue de susciter des vagues. Les autorités, après avoir octroyé les lieux à ladite société, il y a quelques années, s’emploient, inlassablement, à en déloger les pauvres populations, marginalisées et vulnérables, qui y résident, parfois depuis des décennies. Généralement poussées par la dégradation des conditions de vie en brousse ou par le souci de l’éducation de leurs enfants, les populations rurales des villages environnants ont entrepris un exode massif et incontrôlable vers Kiffa, entraînant la crise actuelle. Dialogue de sourds enrte ces familles, qui défendent l’occupation des parcelles, dûment payées auprès de personnes ressources et influentes, et les autorités, qui entendent, elles, faire respecter les décisions administratives. Tout au long des semaines passées, une même scène, répétitive : descente de la police, occasionnant d’énormes dégâts, habitations démolies, matériels détruits ou emportés dans les véhicules de la sécurité… Mais, en dépit de ce climat qui ne cesse de peser sur leur quotidien, ces pauvres gens continuent à relever le défi et à s’opposer à ces harcèlements, en dressant, dans les plus brefs délais, de nouveaux logements (hangars, cases, tentes, etc.) : ni le comportement outrancier des autorités, ni la modestie et la vétusté des habitations, dans une zone pourtant rocheuse et caillouteuse, ne semblent fléchir ou décourager les habitants du quartier. Le Calame s’est rendu sur les lieux pour s’enquérir de leur problématique et faire la lumière sur le calvaire que vivent ces populations. Il a constaté que la majorité des familles occupant la zone manque d’informations sur le litige qui ne se situe plus dans l’ordre de la légalité mais dans celui de la survie. Le peu de moyens que détenaient ces familles a été englouti dans l’aménagement des parcelles, la construction de demeures ; bref, dans le coût de la vie citadine… Les personnes interrogées affirment qu’elles n’ont autre choix que de rester, quelles qu’en soient les conséquences. L’avenir de leurs enfants est en jeu, disent-elles, et aucun compromis n’est, pour l’heure, envisageable. Profitant de l’occasion, les populations de SOCOGIM Kiffa, lancent, par l’intermédiaire du Calame, un appel pressant aux autorités, en les priant de cesser leurs harcèlements et de laisser les gens démunis vivre en paix et sauvegarder l’éducation de leurs enfants. « Sommes-nous Mozambicains ou Djiboutiens ? », s’exclame un de ces citoyens délaissés. Et en effet : le droit du sol ne devrait-il pas suffire pour conserver ces citoyens sur leur terroir ? Octroyer, à la SOCOGIM, un nouveau terrain, ne serait-ce pas la plus équitable issue, arrangeant, définitivement, le problème ? Cheikh Ould Ahmed Cridem

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