mercredi 17 octobre 2012

Brakna : Ganki-Djery (Boghé): Tostan évalue son programme à mi-parcours

Dans le cadre de l’exécution de son programme intitulé « renforcement des capacités des communautés mauritaniennes pour la promotion de l’abandon de l’excision », l’ONG internationale Tostan a organisé, ce mardi 16 octobre 2012, à Ganki-Djery (commune de Boghé), une rencontre inter-villageoise qui a regroupé des représentants des 30 communautés issues de ses trois zones d’intervention (Aleg/Maghta Lahjar, Boghé/Dar El Barka et Bababé/ Mbagne). Il s’agit de discuter avec les superviseurs, facilitateurs, membres des CGC et partenaires de la société civile (notamment LEXDEF et New Vision), de la possibilité d’organiser une déclaration publique d’abandon de l’excision et des mariages précoces en 2013 après celle de Mbagne (25 mai 2010) et d’adopter les mesures qui s’imposent pour réussir cet évènement qui s’inscrit en droite ligne dans la politique de l’Etat mauritanien et placé sous le patronage du Hakem de la mouqata’a de Boghé, M. Ahmednah Ould Mohamed Lemine. Après la lecture de quelques versets coraniques par l’imam du village, Alpha Cheikh Yall et le mot de bienvenue du chef du village Saïdou Aldiouma Thiam, l’Adjoint au Maire de la commune de Boghé, M. Djibril Malal Ndiaye, a prononcé une allocution dans laquelle il a d’abord exalté « le programme de Tostan qui est conçu dans les langues locales et dont les effets bénéfiques ne font plus l’ombre d’aucun doute ». Il a ensuite assuré les responsables de cette ONG de « la disponibilité de la commune à accompagner ce programme au grand bénéfice des communautés ». Lui succédant, M. Mamadou Baba Aw, coordinateur de l’ONG en Mauritanie, a d’abord remercié les autorités administratives et municipales pour leur étroite collaboration avant de préciser que cette rencontre, la 4e du genre depuis le lancement du nouveau projet, a pour but de « discuter des mesures pratiques à prendre pour l’organisation en 2013 d’une déclaration publique d’abandon de l’excision et des mariages précoces ». Il a ensuite expliqué que Tostan, en collaboration avec l’UNICEF et le MASEF, « intervient depuis 2007 en Mauritanie plus précisément au Brakna dans 108 communautés pulaar et Hassaniya des cinq départements pour le renforcement des capacités des communautés à la base dans le domaine des droits humains, de l’hygiène, de la santé, de l’alphabétisation et de la gestion dans le but de changer les comportements et les mentalités ». Le coordinateur a enfin remercié le CGC et la population de Ganki ainsi que les autorités administratives pour « leur engagement et leur détermination dans la réussite de cette grande manifestation ». Quant au Hakem de la mouqata’a, il a d’abord magnifié les rencontres de ce genre « qui sont des facteurs de développement en raison des échanges de vues et d’expériences qu’elles occasionnent ». Il a ensuite loué « l’approche holistique de Tostan qui s’appuie sur la promotion de la ressource humaine ». Quant à Mme Mariam Aly coordinatrice du CGC de Ganki, hôte de la rencontre, elle a remercié à son tour l’ONG Tostan et ses partenaires pour leur appui aux efforts nationaux de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes et à l’éveil des consciences. Même son de cloche chez Hadjirata Ndongo et Djelia Diop qui ont fait le tour d’horizon du contenu et de l’impact du programme d’enseignement de Tostan axé notamment sur la démocratie, les droits humains, le processus de résolution des conflits, la santé et l’hygiène. « Nous avons beaucoup appris à travers ce projet qui nous a permis de connaître le calendrier vaccinal, les modes d’administration du SRO (Sel de réhydratation orale), les méfaits de l’excision et des mariages précoces, les droits des femmes et des enfants entre autres », ont-elles expliqué dans un langage limpide. Après cet échange d’allocutions, les représentants des trois zones Aleg/Maghta Lahjar, Bababé/Mbagne et Boghé, respectivement Bebetta M/ Boulkheïr, Mignel Diallo et Nazirou Thiam se sont succédé à la tribune pour louer « le combat inlassable que mène Tostan pour faire reculer les frontières de l’ignorance et de l’analphabétisme à travers des actions multiples ». Au nom de leurs zones respectives, ils ont proposé des mesures à prendre à long, moyen et court terme pour organiser dans de bonnes conditions en 2013, une déclaration publique d’abandon de l’excision et des mariages précoces. Parmi celles-ci, la sensibilisation des guides religieux réfractaires aux programmes d’abandon de l’excision, l’implication en amont et en aval de tous les acteurs (superviseurs, facilitateurs, apprenants et communautés), la diffusion de l’information à travers le porte-à-porte et les médias publics et privés. Les grains de sel et remerciements des animateurs Aldiouma Ndiaye et Othman Ould Brahimatt, également superviseurs des Zones d’Aleg et de Boghé ont bouclé cette rencontre qui, malgré la chaleur étouffante qui régnait sur les lieux, a mobilisé plus de deux heures d’horloge, des personnes issues d’horizons divers du nord au sud, d’est en ouest de cette Wilaya où le brassage culturel constitue un motif de fierté et une source de richesse intarissable. Dia Abdoulaye www.cridem.org Source : Dia Abdoulaye

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