mercredi 26 septembre 2012

L'Etat Civil de Sélibaby: une machine toujours grippée.

L'Etat civil de Sélibaby était fermé en 2009 pour mettre fin à la prolifération des faux papiers en Mauritanie. Désormais les services de cette structure sont disponibles dans les locaux de la mairie. Officiellement et formellement on peut y enregistrer et établir son acte de naissance, son acte de mariage, l'acte de décès d'un proche... Et pourtant, les citoyens se heurtent très souvent à un goulot d'étranglement énorme: le manque de professionnalisme du personnel. Ce grand problème pénalise plus qu'un à Sélibaby. Ibrahima en a fait les frais. Voulant établir son acte de mariage, il a défilé plus de dix jours devant le bureau de l'Etat Civil. Il avait déposé une demande dans les délais légales; demande signée par M. Le Maire et Le Hakem de Sélibaby mais qui n'aura pas de suite favorable. Le refus d'enregistrer cette demande d'acte de mariage est clair mais incompréhensible. L'agent d'Etat Civil juge qu'Ibrahima est très envahissant: pourquoi tu viens tous les jours ici? si ton acte est prêt tu seras au courant; tu nous empêches de travailler; tiens tes documents tu ne vas pas te faire enregistrer ici dit-il avec un ton menaçant. Dans les faits, Ibrahima, au bout de sa patience avait provoqué la colère de Monsieur en ces mots: "je viens vous voir tous les jours Monsieur. Je constate que vous venez à 10h30 et vous repartez à 14h00 objectant toujours une panne des prises électriques de votre bureau; et pendant le temps que vous êtes là, vous ne posez votre téléphone que pour prendre un verre de thé: mon dossier ne verra jamais le jours dans ces conditions." Il faut dire que le cas d'Ibrahima n'est pas isolé. Découragés par les délais très longs de traitement des dossiers, des rejets de demandes sans motif valable et des conditions d'accueil insupportables, plusieurs Selibabyens renoncent à leur documents d'Etat Civil ou partent les établir ailleurs. Ajoutons à ce problème que les Selibabyens sont toujours considérés comme des vaches à lait qu'il faut traire à tout prix et par tout les moyens. L'Etat civil continue à élaborer, délivrer et vendre des documents sans valeur: le moins qu'on puisse dire ce que la situation est scandaleuse, alarmante et surtout triste. Ibrahima Samba Dioum Alakhbar Cridem

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