lundi 21 mai 2012

Un héritage bien embarrassant.

Alassane Amath Niang lutte depuis des années pour récupérer l’héritage de son père, une maison à Mbout, que le fils de sa belle-mère, a vendu après le décès du vieux Amath, de la mère d’Alassane et de sa propre mère. L’affaire a déjà fait l’objet de plusieurs jugements avec des verdicts aussi fluctuants que le vent du désert. Le vieux Amath Niang qui a vécu pendant des années en Mauritanie s’était mariée avec une Mauritanienne du nom de Faty Sy en plus d’une seconde épouse sénégalaise dénommée MBouri. Il aura avec cette dernière un seul fils Alassane. En 1989, sa femme MBouri et son fils Alassane qui n’avait alors que 5 ans regagnent le Sénégal. Amath Niang reste à M’bout comme restaurateur. A la normalisation, MBouri et Alassane retournent à M’Bout. La famille, bien connue des MBoutois, fut accueillie avec beaucoup de nostalgie. La famille vivait en totale symbiose. En 1995, le vieux Amath décéda en Mauritanie. Ses parents viendront du Sénégal assister à ses funérailles. Veuve, MBouri retourna au Sénégal avec son fils Alassane, puis décéda quelques années plus tard. La seconde épouse d’Amath, Faty avec qui il n’avait pas eu d’enfant, décéda à son tour. Elle avait un fils né d’un autre homme avant Amath. Ce dernier s’appelle Mokhtar Ould Abdallah. Ce dernier liquida la maison deux fois, une première fois à un nommé Java Ould Mohamed, puis à un second type dénommé Abdallahi Ould Abeid Barka. Alassane apprit la nouvelle et se rendit à Mbout, pour demander de quel droit Mokhtar avait-il vendu la maison alors qu’il n’a rien à voir avec elle, ni de près ni de loin. En tant qu’héritier unique d’Amath Niang avait au moins 75% de la maison et Mokhtar ne devait en principe hériter que des 25% revenant à sa défunte mère. Alors que les deux jeunes se disputaient les parts d’héritage, Java Ould Mohamed et Abdallahi Ould Abeid Barka se battaient également pour la propriété de la maison qu’ils prétendaient tous les deux avoir achetés. L’affaire de l’héritage atterrit sur la table du Cadi de Mbout qui attribua la propriété de la maison à Abdallahi Ould Abeid Barka. Décision rejetée par Java qui interjeta Appel. Devant la Cour d’Appel, Alassane exhiba ses titres qui confirmaient que la maison appartient d’abord à son père, qu’il est son unique fils et que Mokhtar qui a vendu la maison n’est que le fils de la femme qu’il avait épousé. Il présenta l’acte de décès de son père et de sa mère. Mokhtar ne put produire comme document que l’acte de décès de sa mère. Me Diallo El Hadj, l’avocat d’Alassane Niang trouvait injuste qu’une telle affaire qui était aussi limpide puisse faire objet de tant de problème. La Cour d’Appel après examen de tous les documents déclara que seul Alassane avait le droit de disposer de la maison de son père. Ce verdict prononcé en 2007 fut considéré de juste des deux côtés de la frontière, saluée aussi bien par les parents du défunt Amath Niang que les voisins de la famille à Mbout. Mais la Cour de cassation, réexamina l’affaire et attribua la légitimité de la propriété de la maison à Abdallahi Ould Abeid Barka. Le dossier fut renvoyé devant la Cour Suprême où il est bloqué depuis 6 ans. Depuis 6 ans, Alassane fait des va-et-vient pour débloquer le dossier en vain. Me Diallo El Hadj malgré ses démarches n’est pas encore parvenu à sortir le dossier de la maison du défunt Amath Niang de sa longue léthargie. Découragé, Alassane en est réduit à des supputations. Selon lui, c’est parce qu’il est étranger que la justice mauritanienne se comporte ainsi avec lui. De l’autre côté, des sentiments similaires sont développés. Dépités, certains de ses proches ne cessent en effet de lancer "c’est ce qui coûte à quelqu’un qui choisit d’investir dans un pays qui n’est pas le sien ". Pourtant, l’espoir subsiste que la justice mauritanienne finira par dire le droit, rien que le droit, dans cette affaire et qu’elle rétablira Alassane dans ses droits. www.cridem.org Source : L'Authentique (Mauritanie)

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