jeudi 5 janvier 2012

Alioun Yéro Thiam: 60 ans, volontaire du Croissant-Rouge à Kaédi



À 60 ans, Alioun Yéro Thiam garde toujours la flamme de la passion, pour qui le volontariat «prime sur tout». Un engagement de tous les instants pour apporter sa part de contribution à une communauté qui fait face selon lui à «un problème multiforme».

Alioune Yéro Thiam, ici à gauche en compagnie du président du comité local du croissant rouge mauritanien, Baba M’Bodj à droite


Parcourir des kilomètres dans la brousse chaque quinze jours pour venir en aide à des enfants malnutris, à des femmes enceintes et allaitantes, à des gens ignorants des règles d’hygiène, et souvent confrontés à une précarité alimentaire, voilà quelques-uns des maux qui mobilisent Alioun Thiam dans les villages d’intervention du croissant rouge mauritanien, dont il est un des volontaires. En compagnie d'autres volontaires comme lui, il se rend périodiquement dans les zones du Gorgol tels que Djéol Néré Walo, Tokomadji, M’bout, Maghama...

En attendant sa prochaine visite sur le terrain, assis devant son écran d’ordinateur, habillé d’un boubou bleu, décontracté, «toujours souriant» confie une volontaire à côté, dans une des salles de son service, Alioun Yéro Thiam travaille depuis 5 ans comme volontaire au niveau du comité local du croissant rouge Mauritanien à Kaédi. Son action s’inscrit dans le cadre de la malnutrition au Gorgol. Il milite pour un changement de comportement des populations pour lutter contre la malnutrition qu’il assimile à «une maladie».


L’apport du volontariat


Pendant ces années, Alioun a sillonné sept régions de la Mauritanie avant de venir se fixer dans son Kaédi natal pour «contribuer au développement» de sa communauté dans le cadre de son volontariat. Cet ancien gérant d’hôtel, convaincu que le «don de soi désintéressé» prime sur tout, souhaite que la culture du volontariat soit promue, pour que les gens soient moins individualistes. «Ça devrait couler de source en République Islamique de Mauritanie» déplore-t-il, toujours souriant. Pour lui «la vie se résume à ce qu’on donne de soi-même».

Père de famille, et dans un contexte économique difficile, Alioun est persuadé d’apporter un plus à la population locale vulnérable. «Les gens de cette région ont besoin d'aide» avertit-il. Au niveau du comité local qui travaille sur 27 sites, dont quatre départements, avec 108 volontaires et plus de 10 superviseurs, Alioune s’occupe de logistique, à savoir le ravitaillement des sites en huile, en CSB (farine de soja amélioré). Pour lui, «le volontariat est au début et à la fin de cette chaine».

Les volontaires issus de leur propre communauté, procèdent chaque 15 jours à une prise en charge au niveau des sites de chaque poste de santé. Ils s’occupent des enfants de 6 à 59 mois, des femmes allaitantes et enceintes. Une fois sur le terrain leur travail se résume à l’accueil, au diagnostic, à la sensibilisation, à l’entretien des enfants, leur dépistage et leur accompagnement.

Déjà promoteur en 1986 du mouvement associatif des jeunes de Sinthiane Samba Thillo, Alioun évoque le volontariat comme la façon la plus simple et une des plus efficaces, d’œuvrer «pour le bien public». Le plus difficile pour lui, reste le constat amer de l'extrême vulnérabilité des communautés de cette région. «Une des choses qui revient souvent dans leurs témoignages, c'est l'absence de référent administratif. Ils ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir de l'aide» déplore le Alioun Thiam.

Awa Seydou Traoré
Noor Info

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