Le Président de la République avait saisi l’occasion de sa dernière visite au Tagant pour faire un tour à l’hôpital régional de Tidjikja. Sur place Mohamed Abdel Aziz s’était enquis du fonctionnement de l’institution, l’état de ses équipements et infrastructures, ses moyens matériels et humains, la capacité d’accueil de l’hôpital et les soins administrés aux patients. Le chef de l’Etat s’était entretenu longuement avec le personnel soignant après avoir visiter les différents services relevant de cet hôpital.
Au terme de cette visite inopinée, le Président avait promis de dépêcher une mission d’évaluation pour faire un état des lieux exhaustif qui servira de base pour des réhabilitations à entreprendre. Une semaine après, l’équipe d’évaluation a effectivement séjourné à l’hôpital régional de Tidjikja. Les missionnaires ont pris contact avec le directeur de l’institution avant de visiter le bloc de chirurgie, la radiologie, le service dentaire, le laboratoire, le service gynécologique, les pavillons d’hospitalisation etc.
Globalement les données recensées font état de la nécessité de renouveler certains équipement, de renforcer le stock des consommables, d’améliorer le plateau technique par des spécialistes en pédiatrie, généraliste et en ORL, de renforcer le personnel soignant et d’augmenter la capacité d’accueil de l’hôpital. Les missionnaires ont également recensé les différentes doléances formulées par le personnel, ils ont dressé la liste des pathologies les plus courantes et ont fait l’inventaire des médicaments et consommables.
Plus de trois mois après le retour de la mission à Nouakchott, aucune suite n’a été encore réservée à cette collecte de données. Aucun signe allant dans le sens d’une réelle volonté des pouvoirs publics de réhabiliter cet hôpital n’est encore observé. Certains commencent même à penser que la visite du Président de la République à l’hôpital de Tidjikja n’était en réalité qu’une opération médiatique comme il en a l’habitude. Ils attendent de voir des actions concrètes pour y croire. « Je suis persuadé qu’aucune suite ne sera réservée aux promesses formulées par le Président de la République lors de sa visite à l’hôpital de Tidjikja sinon au meilleur des cas, elles prendront beaucoup de temps pour être honorées. La lenteur observée dans la conduite de ce dossier est à elle seule édifiante » soutient cet habitant de Tidjikja.
Même son de cloche du côté du personnel soignant qui attend avec impatience que des mesures soient prises pour le renforcement de l’offre médical au niveau de leur hôpital. « Je ne pensais pas qu’on puisse rester un aussi long moment sans qu’il y ait une réaction de la par des pouvoirs publics. Pourtant, le Président de la République semblait accorder un intérêt particulier au renforcement des capacités de notre hôpital et je ne vois pas pourquoi cette volonté n’a pas été traduite dans les faits tout de suite » indique cette sage-femme.
Et ce monsieur de renchérir « s’il s’agissait de doter l’hôpital d’infrastructures lourdes (scanner par exemple) aucun retard ne serait enregistré. Là où il y a gain d’argent et profit de quelque nature que ce soit, nos pouvoirs publics et leurs coursiers de commerçants véreux régissent avec promptitude ».
L’hôpital de Tidjikja qui était un joyau les années 80 et 90 est plongé dans un cycle de déchéance depuis que les Koweitiens (ses bailleurs) l’ont quitté. Depuis lors aucune mesure significative n’a été prise pour le réhabiliter.
Khalil sow
Khalil1965@yahoo.fr
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