dimanche 1 mai 2011

Le Président de la république hier à Kaédi




Mr Le Président vous venez de répéter et expliquer dans les détails que L’ARGENT FACILE N’EXISTE PLUS. C’était un thème de votre programme de campagne sur lequel vous avez été élu. C’était aussi un engagement solennel que vous avez pris lors de votre prestation de serment.

Votre gouvernement, votre parti ne se sont jamais fait l’écho de ce discours même s’ils évoquent quelquefois ce thème, ils ne l’ont jamais expliqué. Seul l’avant dernier ministre des finances l’a répété et expliqué devant l’assemblée nationale.

Monsieur le Président on ne fait pas du neuf avec du vieux dont je fais partie ni en politique ni en administration. Les décorations, les conseils d’administration, votre gouvernement les attribue essentiellement à ceux qui ont pillé l’état.

Ces décorations et ces situations honorifiques ne doivent être attribuées qu’à de grands serviteurs de l’Etat retraités qui ont servi la république avec abnégation et patriotisme et qui ne possèdent tout au plus que la maison où ils vivent et leur pension de retraite. Ces gestes dans tous les pays du monde sont utilisés comme symbolique pour montrer aux jeunes générations que la patrie est reconnaissante ce qui leur donne une émulation pour servir et non se servir.

Le choix de ces personnes doit être confié à une commission d’éthique de haute moralité. Ceux qui ont orienté votre décision de supprimer les voitures de fonction et les logements des hauts fonctionnaires, réforme juste dans ses principes, ont mal apprécié les compensations financières qui devaient en découler.

Les fonctionnaires du secrétaire général au chef de section sont démoralisés et peu productifs malgré leur bonne volonté, leur moralité et leur compétence pour la simple raison qu’ils croulent pendant toute la journée sous le poids des sollicitations du vivre quotidien. Il faudrait revaloriser au moins à cent pour cent les indemnités compensatrices pour qu’un fonctionnaire compétent et non intéressé par le vol du budget de fonctionnement puisse vivre décemment.

La mesure courageuse et bien étudiée que le nouveau ministre des finances vient de faire passer pour les fonctionnaires retraités civils et militaires est salutaire, juste et bien a propos malgré qu’elle a été posée sous tous les régimes sans trouver de solution. C’est l’occasion pour revoir à nouveau les indemnités de la haute administration et réviser la copie du comité interministériel qui était en charge de ce dossier.

Monsieur le Président, ce que vous avez dit à propos des ressources de l’Etat est vrai parce que notre situation est incomparable à toute autre période mais hélas, notre faible capacité d’absorption, la lenteur de la circulation des dossiers, l’absence du contrôle de l’existant et la qualité de sa réalisation dans les délais et les règles de l’art lèsent considérablement le profit que nous pouvons tirer de cette situation. Une action de grande envergure doit être envisagée pour enrayer a jamais ces goulots d’étranglement qui desservent le développement du pays et l’impact que ses projets peuvent avoir sur l’activité économique nationale.

Quand un chef d’Etat propose une réforme, ses ministres ne doivent pas tenir à leurs postes au point de ne pouvoir lui dire la vérité sur ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Le mensonge et le tripotage des chiffres n’aboutissent généralement qu’à des réformes tronquées qui au lieu de servir, desservent parce qu’inapplicables dans la réalité et que le président n’en perçoit les conséquences que quand il y’a des réactions sociales.

Cette attitude de béni oui devenue malheureusement une tare de nos gouvernements est incompatible avec l’esprit de service public sous tous les cieux. Le président de la république ne gère jamais l’intendance. Il doit nommer que des hommes compétents et de haute moralité et sont sa seule assurance contre le mensonge et ses conséquences.

Cette règle de la lisibilité de la décision publique et l’appréciation de ses effets doit être appliquée à toutes les grandes décisions de l’Etat et dans tous les secteurs. Cette hantise de conserver coûte que coûte son poste quitte à occulter la réalité devant le chef de l’Etat et son impact sur le développement du pays, relève constitutionnellement de la haute trahison. Malheureusement c’est devenu une seconde nature dans notre service public où personne ne peut dire au chef de l’Etat qu’une décision ou une orientation dont il est chargé a de graves conséquences pour le pays.

Finalement monsieur le président le changement ne peut être qu’un changement radical des mentalités politiques et administratives et des hommes. Mieux vaut pour vous, pour l’Etat, pour la politique que les hommes en charge de la marche de l’Etat soient disciplinés sans être serviles, courageux et capables de rendre le tablier quand il le faut.

Monsieur le Président, on peut ne pas être en charge des affaires publiques ou politiques et continuer à donner son avis de citoyen objectif car il vit les réalités du pays profond.

Pour le C.N.D.D. cercle nation, démocrate et développement

Le President
Brahim Salem ould Bouleiba


www.cridem.org


Source :
La Nation (Mauritanie)

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