mercredi 2 juin 2010

Brakna : Le village de M’Botto a soif



Situé dans le département de M’Bagne, le village de M’Botto, peuplé de plus de trois mille âmes souffre d’une soif devenue endémique depuis quelques années. Les 4 puits que les populations ont fait forer de leurs propres moyens tarissent à chaque période des grandes chaleurs. Il ya deux jours, le chef de village, Mangane Amadou Aliou a appelé la rédaction du Calame pour relayer le plaidoyer des populations du village. « Je vous apprends qu’aujourd’hui, les quatre puits ont tous tari et les pauvres femmes chargées de la corvée quotidienne d’eau ne savent plus où se donner de la tête ; nous en appelons à l’Etat et aux autres bonnes volontés pour nous aider à trouver une solution urgente à ce problème endémique » Selon notre une autre source, après avoir sollicité l’Etat, le village avait été retenu dans la programmation annuelle 2008/2009 ; mais avec la rectification, le programme en question, s’il n’a pas été purement et simplement annulé, a accusé un gros retard préjudiciable aux populations. Toujours selon la même source, faute de trouver une oreille attentive, les populations du village ont décidé trouver une solution, comme d’habitude (écoles, oiseaux granivores, Sésamia…) à ce problème récurrent. C’est ainsi qu’une commission de 6 membres a été constituée à Nouakchott pour piloter l’opération de mobilisation des fonds auprès de tous les ressortissants du village au pays et dans la diaspora. Tablant sur un montant de 22 millions, la commission va procéder à la répartition de ce montant entre les ressortissants du village, suivant les capacités financières de chacun. Elle s’est donné un délai de 10 mois pour mobiliser ce montant. Cette entreprise intervient après la mobilisation des jeunes du village qui ont mobilisé et consigné dans un compte à la BMCI, un montant de près de 3 millions d’Ouguiya. Ces jeunes réunis dans une coopérative ont aussi commandité, en mars 2007, une étude hydrogéologique et géophysique de l’implantation du forage, comme ils ont démarché certaines ambassades implantées à Nouakchott.
Il est à rappeler que les puits qui alimentent ce village présentent une certaine salinité, ce qui expliquerait les dents « rouillées » de presque tous les enfants qui naissent depuis quelques années. Le Quotidien de Nouakchott a publié, dans l’une de ses éditions du mois de mai, un reportage poignant de son correspondant au Brakna. Dans ce reportage, les femmes, tout âge confondu, racontent leur calvaire quotidien. Peu avant, le site Saharamédias avait lui aussi relayé la plainte des populations, mais jusque là, l’Etat à travers ses structures déconcentrées demeure sourd et ceux qui sont censés défendre la cause des femmes et enfants dont certains ont implantées au Brakna restent insensibles au drame qui se joue dans ce village. Pourtant dizaines de puits et de forages ont été réalisés dans les départements de Boghé, de Maal, de Maghtaa Lahjar et de Bababé.
Un général du défunt HCE, à qui le problème a été posé, a demandé si ce village ne dispose pas de cadres ou élus pour plaider sa cause. Une façon de dire « vous n’avez qu’à vous prendre à vous-même ». Son interlocuteur lui a répondu que si, mais le village n’en a pas encore profité. Parlant d’élus justement, les populations de M’Botto n’en voient que pendant les élections, les campagnes d’implantation ou des « visitations.» Les maires, les députés et les sénateurs, qui n’assistent pas aux réunions des comités régionaux de développement chargés de la répartition des investissements de l’Etat entre les différentes communes de la Wilaya du Brakna, ne peuvent en aucun cas être un recours efficace pour remonter les doléances des populations des circonscriptions électorales. Pour ceux qui désirent se rendre utiles pour le village, veuillez appeler au 6611602 ou contacter le Calame.
DL

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