lundi 31 mai 2010

Route Akjoujt - Nouakchott : MCM interprète à sa manière la convention.




Le 15 Mai dernier, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa, ministre de l'industrie et des mines en compagnie de son collègue ministre de l'équipement et des transports a supervisé le démarrage des travaux de réfection de 60 kilomètres de la route reliant Akjoujt à Nouakchott.

Lors de la cérémonie organisée au PK 150, lieu d’où doivent commencer les travaux, le directeur des infrastructures de transport a fait un exposé surréaliste pour expliquer les différents volets du projet, son exécution et les procédures suivies pour achever les travaux dans les meilleures conditions.

Se drapant comme à son habitude dans les habits d’avocat infatigable des sociétés minières, le ministre de l'industrie et des mines a précisé dans le mot qu’il a prononcé pour la circonstance, que la réalisation de cette route par la société "Mines de Cuivre de Mauritanie" (MCM), va créer 140 emplois.

Il faut souligner que la réhabilitation de la route Nouakchott - Akjoujt est une disposition de la convention d'établissement signée le 22 février 2009 entre la Mauritanie et MCM. Alors que dans la première convention il y avait une contrepartie financière qui était versée à l’ATTM. Seulement lors de sa visite à Akjoujt Mohamed ould Abdel Aziz s’était montré particulièrement scandalisé par les réfections faites par ATTM.

Il avait donc demandé au Ministre des Mines de remplacer la contrepartie financière par une réhabilitation au fur et à mesure. Ainsi donc la MCM s’était engagé à réhabiliter 30 kilomètres par an. Mais dans le jargon des BTP, les termes, réhabilitation et réfection ne veulent pas dire la même chose.

Et lorsque la MCM avait proposé sa solution technique l’année dernière, le Ministère de l’Equipement avait refusé en disant qu’il fallait complètement réhabiliter la route. Or aujourd’hui ce même ministère semble être revenu à de meilleurs sentiments à l’égard de MCM en acceptant ce qu’il avait refusé à savoir : Boucher les nids de poule et les fissures et ajouter un revêtement.

Ni la couche de fonds et encore moins la couche de base ne seront touchés. Or ce sont ces dernières qui sont l’ossature d’une route, ce sont ces couches qui supportent le poids et on ne peut parler de réhabilitation d’une route si on ne les touche pas. Et ce n’est certainement pas les 50 Cm ajoutés des deux cotés qui vont y changer quoi que ça soit.

Donc la MCM avec la complicité des départements concernés est entrain d’adopter la solution même qui avait provoqué l’ire de Ould Abdel Aziz. Par ailleurs ce programme étalé sur sept mois comprend la réfection de 60 kilomètres de route, contrepartie de 2009 et 2010 et au rythme actuel il faudrait 9 ans pour réfectionner toute la route. C'est-à-dire qu’en 2020 la portion allant du PK 150 au PK 210 aura un age de Dix ans.

Sera-t-elle encore là ? Si on ajoute à cela que l’actuelle convention arrive à expiration en 2015, n’est ce pas là encore, un marché de dupe ? Le ministre Ould Oudaa a conclue son discours en disant que la convention d'établissement de la société a permis à l'Etat de disposer de plus de 36 millions de dollars américains pour les années 2010 et 2011 mais peut –ils nous dire combien a gagné la société rien que pour ces deux années pour pouvoir faire une comparaison.

Enfin, M. Merlin Thomas, directeur général de MCM a relevé que la société rend également de nombreux services essentiels aux populations d'Akjoujt dont des opportunités d'emplois et diverses prestations sociales. Il faut souligner que les grands bénéficiaires de l’emploi surtout en ce quoi concerne la route ce sont les tacherons qui’ en connivence avec la société pratiquent une sorte d’esclavage moderne.

BC

www.cridem.org


Info source :
Le Quotidien de Nouakchott

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