mercredi 6 janvier 2010

Quai de Rosso : Ras-le-bol des voyageurs.




Aller à Dakar via Rosso demeure toujours un enfer. Faire le chemin inverse en devient un autre pour les voyageurs, sujets tous les jours de nombreuses tracasseries des porteurs et prestataires des deux rives. Reportage dans la cité grouillante de Rosso.

Après la dernière opération de sape menés par les autorités, au niveau des soldats de la paix de Rosso, la ville frontalière semblait gardée le sourire ; les voyageurs croyaient voir la solution de leur anxiété, et pourtant ce n’est qu’un signe trompe-l’œil, car les tracas persistent toujours.

Des ennuis causés par la multitude de porteurs et prestataires que l’on rencontre sur le quai.

Comme toutes les villes frontalières, la capitale du Trarza vit par le commerce et sur la transhumance des milliers de voyageurs qui y transitent tous les jours. Un vraie ruche qui utilisent des centaines de personnes, venues chercher leur dû, dans un bled qui voient arpenter dans ses ruelles, des voyageurs éperdus par l’accueil sournois et espiègle « des chasseurs de scalp » : les porteurs et prestataires.

Poste frontière de Rosso, il est 09 heure du matin, comme à l’accoutumée, la porte centrale, ainsi que les deux autres portes situées en face du marché sont toujours bien surveillées par des policiers en tenue. Et pourtant, le visiteur est ébahi par la présence d’une multitude de porteurs, ou de prestataires qui ennuient les voyageurs et qui circulent librement.

Subterfuge, arnaque, escroquerie, tous les coups sont permis pour déplumer le pauvre voyageur. Ainsi après avoir laissé quelques plumes chez le voisin sénégalais, le voyageur est pris d’assaut dés sa descente de la pirogue par une meute assoiffée qui cherche à lui soutirer le peu qui lui reste.

Par vague, ils attendent l’arrivée d’une pirogue pour choisir dans le tas, une proie facile qu’ils identifient toujours au premier coup d’œil. Sans lui laisser un temps de répit, le voyageur harcelé, obnubilé par ces derniers cherche désespérément à se défaire des jougs ; quitte à sacrifier quelques sous.

Après ce tohu-bohu, place aux agents de la mairie pour la traditionnelle taxe communale. Une patente qui se paie à 30 UM ou (100FCFA) par personne, sans compter le prix des bagages ; un autre coup de matraque que doive honorer le voyageur. Pour passer entre leurs mailles, on était obligé de déclarer que nous sommes des étudiants, car eux au moins, ont pu bénéficier d’une petite faveur.

Le long de la berge, on aperçoit un troupeau de chèvre qui vient se mélanger aux voyageurs. Ces derniers cherchent à éviter les broussailles par peur d’être dévorés par un boa qui loge selon les témoignages, à quelques mètres du quai. Pourtant, l’endroit fait office de quai aux petites pirogues.

Autre fait marquant dans cet endroit, c’est la présence impressionnante de jeunes talibés. Le Commissaire aux Droits de l’Homme Mohamed Ould Dadde devrait faire un tour dans ces lieux pour voir les conditions désobligeantes de ces jeunes gueux. Sous bonne escorte des prestataires, les étrangers quant à eux, passaient à la formalité d’usage (police et douane), tandis que les nationaux découvraient les rues de la vielle de Rosso.

« Voilà 2 heures que nous avons quitté Rosso Sénégal et malgré la proximité entre les deux pays, on a pas encore atteint la gare routière » clame un voyageur Il ne sait pas encore que leur malheur ne fait que commencer, car, après les intimidations, place aux monnayeurs et chauffeurs d’achever les victimes. Sans états d’âme, ils tentent eux aussi, de prendre leur part du gâteau.

Sous l’œil malveillant du porteur qui continu toujours d’amadouer sa victime par sa gentillesse maligne. Gare à toi, si tu lui tend un billet de 100 ou de 200UM pour service rendue, un niet catégorique t’attend à la place des remerciements. Ces derniers, gonflés comme des baudruches, ont tendance à imposer aux voyageurs leur loi et leur prix.

Une arnaque qui se passe sous l’œil et la barbe des agents de police, impuissants ou complices de ce jeu de dupe. Un casse-tête épouvantable à bannir par les autorités pour mieux accueillir les voyageurs, vu les sommes astronomiques de devise qui rentrent tous les jours dans les caisses du trésor.

Une grande lessive est nécessaire dans ces lieux pour laisser le temps aux voyageurs de découvrir notre hospitalité et bien sur de garder un bon souvenir du pays.

www.cridem.org


Info source :
Le Quotidien de Nouakchott

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